Thèse soutenue

Les modalités de la parole tragique et épique en traduction : les Euménides d'Eschyle et les Géorgiques de Virgile

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Auteur / Autrice : Aymeric Münch
Direction : Philippe Brunet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres classiques
Date : Soutenance en 2014
Etablissement(s) : Rouen
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Équipe de recherche interdisciplinaire sur les aires culturelles (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime ; 2004-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Clara Auvray-Assayas, Yves Baudelle, Michel Briand, Rodrigo Tadeu Gonçalves, Rémy Poignault

Résumé

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Le chœur des Euménides d’Eschyle passe du sommeil à la danse frénétique autour d’Oreste au gré des divers changements métriques qui affectent leur parole. Les autres personnages utilisent toutes les ressources du trimètre iambique pour les exhorter à l’action ou exprimer leur dégoût. À l’inverse, les Géorgiques de Virgile unifient dans une même forme métrique une parole protéiforme, capable de raconter les malheurs d’Orphée comme d’enseigner l’assemblage d’une charrue. Parmi les traductions françaises de ces deux œuvres depuis les années 1920, quelques unes cherchent à transposer cette diversité propre à la tragédie et cette continuité propre à l’épopée. Cette thèse propose pour ces deux œuvres une traduction qui adopte et adapte les mètres antiques eux-mêmes. Celle-ci s’inscrit dans une histoire de la traduction d’Eschyle et de Virgile mais aussi dans l’histoire des vers mesurés qui commence en France à la Renaissance et se poursuit aujourd’hui dans les expérimentations scéniques du théâtre Démodocos. L’attention portée à la profération du texte original et à la restitution de sa prononciation comme de son rythme constitue la première étape du travail de traduction. Il se poursuit par la recherche des moyens que la langue française et le travail du récitant peuvent offrir pour rendre l’opposition entre temps forts et temps faibles considérée comme fondatrice de la perception rythmique. Le vocabulaire réservé d’abord à la métrique gréco-latine peut être alors réemployé pour évoquer les diverses possibilités expressives de ces vers mesurés modernes. En outre, la lecture de la parole eschyléenne et virgilienne en traduction métrique permet d’en saisir plus directement les enjeux, ici dramaturgiques, là didactiques.