La proie, l’animal personne ou l’ennemi des hommes : nommer, classer, penser et se nourrir d’animaux sur le haut-Maroni des Wayana (Guyane française)
Auteur / Autrice : | Emmanuel Martin |
Direction : | Philippe Erikson |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie |
Date : | Soutenance le 10/12/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre Grenand |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Erikson, Pierre Grenand, Florent Kohler, Damien Davy, Francis Dupuy | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Florent Kohler |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce travail de thèse est une exploration ethnologique des propriétés générales et des vérités fondamentales que les Indiens Wayana de Guyane française (Amazonie), de langue karib, reconnaissent aux animaux, entre autres non-humains, ainsi qu’une étude des différentes formes de relations entre les humains et ces non-humains, en particulier la relation de prédation, lorsque les uns tuent et mangent les autres. Ce travail expose tout d’abord les différents non-humains qui peuplent le monde wayana, dont l’animal est une des formes. Puis, à partir d’outils théoriques et par une étude lexicale, la thèse étudie la nomenclature et la classification des entités non-humaines du point de vue wayana. Face aux impasses révélées par cette approche, la thèse expose les propriétés ontologiques des entités non-humaines, pour reconnaître une conception animiste des non-humains. Ce modèle, anthropocentré, au perspectivisme absent, s’avère mettre l’accent sur une équivalence réelle des rapports au sein des différentes bulles d’existants. Par l’étude des différentes positions de consanguinité et d’affinité dans leurs interactions avec les non-humains, ce travail révèle que, dans la relation de prédation avec l’animal, cet autre est avant tout un affin potentiel. On noue avec lui une relation d'ennemi à ennemi qui fonctionne par soustraction et sans institution d’arbitrage. Par l’étude des techniques de prédation, la thèse démontre que les Wayana mettent en œuvre des moyens de prédation les plus efficaces possibles. Si les Wayana cherchent un rendement optimal, il ne s’agit pas de maximiser les gains, mais de minimiser les risques dans une relation de prédation avec un ennemi.