Thèse soutenue

L'individu et la cité dans l'oeuvre en prose de Charles Péguy

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Auteur / Autrice : Alexandre de Vitry
Direction : Antoine Compagnon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 29/11/2014
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Equipe de recherche : Littérature française XIXe-XXIe siècles (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean-François Louette
Examinateurs / Examinatrices : Eric Benoit, Marielle Macé, Jean-Pierre Martin

Résumé

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Pour saisir les contradictions de Péguy, nous proposons de partir du lieu où elles se forment : l’espace politique. Au gré des appartenances idéologiques plurielles de Péguy, nous faisons apparaître une série de « cités », ensembles collectifs à la fois concrets et imaginaires, qui reposent chaque fois sur une certaine idée, contradictoire, de l’individu. Dans la République, dans la « cité socialiste » ou anarchiste, comme ensuite dans la nation, à travers l’idée de « race », ou dans une pensée de la cité chrétienne, l’individu s’avère à la fois le principe fondateur de la cité et l’élément perturbateur qui vient empêcher sa consolidation. Par delà l’évolution du discours politique de Péguy, la même contradiction se recompose et s’aiguise, jusqu’à prendre la forme d’une aporie pratique, dans le rapport concret de Péguy à toute forme de communauté – au premier chef : aux Cahiers de la quinzaine. Cette contradiction maintenue et aggravée conduit à un régime d’écriture « mystique », marqué par la fréquence de l’oxymore et de la prétérition, figures permettant, dans le même mouvement, de dire et de taire, de maintenir la contradiction sans la dévoiler comme antithèse. C’est en particulier la question de la représentation de soi, comme individu inscrit dans une communauté, qui se trouve régie par cette écriture de la contradiction, de l’usage de la première personne grammaticale, au singulier ou au pluriel, à la pratique du pseudonyme, jusqu’au projet de Confessions de Péguy, horizon d’une écriture individuelle toujours indiquée sans être mise en œuvre, afin que soit maintenu son état nécessairement aporétique.