Thèse soutenue

Le cadre de vie et de prière des bénédictins de la congrégation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe de la province de Lorraine aux XVIIe et XVIIIe siècles

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Auteur / Autrice : Claude Faltrauer
Direction : Philippe Martin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 16/12/2014
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (Lyon ; 2003-....)
Jury : Président / Présidente : Hélène Rousteau-Chambon
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Prétot, Pierre Sesmat
Rapporteurs / Rapporteuses : Daniel-Odon Hurel

Résumé

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Parmi les réformes du concile de Trente, figure celle des ordres religieux incités à s'organiser en congrégations. Y figure aussi l'invitation à traduire dans l'architecture et le décor des églises, l'expression de la foi catholique réaffirmée. Tout cela induit de nouvelles formes architecturales ou de nouveaux aménagements liturgiques qui s'accompagnent dans le cas des ordres religieux, d'une réorganisation spatiale des monastères. Dans ce que le professeur Taveneaux a défini comme une dorsale catholique, la Lorraine tient une place particulière, par son histoire déjà, par son emplacement dans l'échiquier européen d'alors et par la forte présence d'une Eglise soutenue par les souverains. Par l'engagement d'évêques réformateurs, parties prenantes du concile de Trente, puis celui de la famille ducale de Lorraine, le pays voit éclore en quelques années trois fortes congrégations : l'Antique Observance dans l'ordre de Prémontré à partir de Pont-à-Mousson alors que la personnalité de Pierre Fourier cristallise la réforme des chanoines réguliers de Saint-Augustin. Pour les bénédictins, c'est la congrégation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe de dom Didier de La Cour. Par les choix et habitudes architecturaux, par le choix des décors des églises et des bâtiments claustraux, par la vie quotidienne et ses objets, il est possible d'avoir une nouvelle vision de cette congrégation particulièrement active et présente sur le sol lorrain.Les vannistes qui essaiment en France ne sont pas sans influence sur les populations. Il apparaît alors naturel de chercher à comprendre ce que leur architecture et leurs choix décoratifs disent d'eux, de la manière dont ils relaient la doctrine de l'Eglise et dont ils se perçoivent eux-mêmes avec le corollaire de l'image contrôlée ou non qu'ils veulent donner d'eux. Leur architecture, témoin d'un pouvoir, d'un état d'esprit, est aussi sûrement la traduction de leurs principes religieux. Le niveau provincial retenu est celui où se décident les noviciats, où se réfléchissent les suppressions éventuelles ou créations de maisons, où un visiteur fait le lien entre le gouvernement central de la congrégation et chacune de ses maisons. Les religieux vivent aussi cette réalité géographique car ils ne sont que fort peu nombreux à passer d'une province à l'autre et il apparait des spécificités provinciales dans l'organisation même de la congrégation, sans négliger pour autant les choix politiques ou l'évolution de la pensée qui varie différemment selon la province. Car au-delà même des aspects liés à l'organisation de la congrégation, la province de Lorraine offre une singularité supplémentaire, celle d'être alors dans un pays indépendant, même si cela est, à l'époque moderne, tout relatif. Bien que d'une étendue géographique assez limitée, elle offre tous les cas de figures pouvant se rencontrer dans la variété de statuts et d'histoire des maisons vannistes. Toutes ces situations constituent un excellent échantillon de la perception que des religieux cloîtrés des XVIIe et XVIIIe siècles peuvent avoir de leur cadre de vie et de la manière dont ils le concrétisent. Tous ces éléments doivent concourir à définir ou non un éventuel style vanniste, montrant sous un jour particulier le quotidien des religieux qui composent cette grande congrégation d'une cinquantaine de maisons en Lorraine et en France, mère de congrégations réformées en France et en Belgique et sœur d'autres réformes monastiques nées en Lorraine dans les premières années du XVIIe siècle.