Thèse soutenue

Étude sémantique du substantif pouvoir dans Les Rougon-Macquart de Zola

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Auteur / Autrice : Dominique Andre
Direction : Sylviane Rémi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres et arts
Date : Soutenance le 26/06/2014
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Interactions, corpus, apprentissages et représentations (Lyon, Rhône ; 2003-....)
Jury : Président / Présidente : Michèle Monte
Examinateurs / Examinatrices : Claudine Fréchet, Nöel Dazord
Rapporteurs / Rapporteuses : Claire Oger

Résumé

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Le pouvoir est un élément clef dans l’œuvre de Zola, qui a été le premier à prendre pour sujet d’un roman le pouvoir politique dans Son Excellence Eugène Rougon. Aussi proposons-nous dans cette thèse l’étude du substantif pouvoir, qui est un mot abstrait, à la polysémie remarquable.La première partie est une étude lexicologique et lexicographique du substantif pouvoir en langue. L’étude lexicologique présente à partir des notions de base de la sémantique lexicale, la polysémie, le champ synonymique, le contexte et les connotations de pouvoir. L’étude lexicographique permet de suivre l’évolution de ce déverbal du point de vue diachronique depuis sa première acception attestée en 842, en distinguant ses différents sens en ancien français, en français préclassique, en français classique, en français moderne et en français contemporain.Le substantif pouvoir est ensuite étudié en discours dans le cycle romanesque des Rougon-Macquart de Zola. La deuxième partie propose une approche sémasiologique dans laquelle chacune de ses cent trente-neuf occurrences est classée selon un sens dominant, dans les vingt romans. On offre ainsi une représentation de la répartition des sens de pouvoir à partir d’une étude des contextes étroits de ce mot. En contexte, on observe qu’il est parfois difficile de cerner les significations du substantif pouvoir qui présente des ambiguïtés, des glissements d’une signification à l’autre, par rapport à l’étude en langue. On peut dire que cette étude apporte un autre éclairage sur le mot pouvoir en inscrivant sa polysémie dans un continuum de sens. La troisième partie s’intéresse d’un point de vue onomasiologique, à partir d’une étude de contextes larges, aux trois champs sémantiques de pouvoir. Son champ générique est composé des synonymes autorité, puissance, toute-puissance, ascendant, domination, empire, force, trône. Son champ associatif, analysé à partir de ses différentes significations, peut se récapituler au moyen de sept mots clefs représentatifs : le régime politique, les appétits, la bande, la force, l’impuissance, la chute, la disgrâce. Son champ actanciel met en lumière la prépondérance des actants appartenant à la famille Rougon-Macquart par rapport aux autres personnages en ce qui concerne le pouvoir.Cette recherche, en alliant langue et discours, a l’intérêt de montrer que le classement en double réseau de pouvoir au sens de « capacité » et de pouvoir au sens d’ « autorité » n’apparaît pas dans Zola. Celui-ci choisit en effet de privilégier massivement l’utilisation des significations de pouvoir ayant trait à l’autorité ce qui montre son orientation par rapport à ses personnages, qu’il fait détenteurs d’une autorité sans qu’ils en aient nécessairement la capacité.