Thèse soutenue

Influence de la Transition Epithélio-Mésenchymateuse sur la réponse T cytotoxique anti-tumorale

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Auteur / Autrice : Intissar Akalay
Direction : Salem Chouaib
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Onco-immunologie
Date : Soutenance le 18/11/2013
Etablissement(s) : Paris 11
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cancérologie : Biologie, Médecine, Santé (2000-2015 ; Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cytokines et Immunologie des Tumeurs Humaines (Villejuif, Val-de-Marne) - Cytokines et Immunologie des Tumeurs Humaines
Jury : Président / Présidente : Jean Paul Thiery
Examinateurs / Examinatrices : Salem Chouaib, Jean Paul Thiery, Annette Kragh Larsen, Véronique Baud, Eric Tartour, Armand Bensussan
Rapporteurs / Rapporteuses : Annette Kragh Larsen, Véronique Baud

Résumé

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L’immunologie anti-tumorale et l’immunothérapie ont connu dernièrement de grandes avancées avec la mise en évidence du processus d’immuno-surveillance et le développement de plusieurs approches vaccinales. Il n’en demeure pas moins que l’induction d’une réponse immunitaire anti-tumorale se traduit peu par l’éradication de la tumeur. Comme phénomène dynamique et interactif, la réponse cytotoxique anti-tumorale implique les effecteurs cytotoxiques et les cibles tumorales; pourtant, le microenvironnement tumoral et sa plasticité influent largement sur l’efficacité de celle-là. Avec l’appui de récentes données expérimentales, il apparaît crucial de prendre en compte la susceptibilité tumorale à la lyse par les effecteurs cytotoxiques anti-tumoraux, notamment les lymphocytes T cytotoxiques (CTLs), et plus particulièrement dans un contexte de plasticité cellulaire. Ainsi, le principal objectif de mes travaux de thèse est de saisir le rôle de la Transition Épithélio-Mésenchymateuse (EMT) dans la susceptibilité des cellules tumorales à la lyse par les CTLs dans des modèles cellulaires de cancer du sein. Nos résultats montrent que l’EMT est capable d’induire une diminution de la susceptibilité des cellules mésenchymateuses à la lyse spécifique. Elle engage de ce fait de multiples acteurs. Tout d’abord, dans les deux modèles d’étude, il s’avère que l’EMT est capable de réguler négativement l’expression de la molécule HLA-A2. Ensuite, dans le premier modèle expérimental, nous avons établi que l’EMT induit une altération de la signalisation au niveau de la synapse immunologique. De plus, le régulateur de l’autophagie, Becline 1, joue un rôle crucial dans l’induction de la diminution de la sensibilité à la lyse par les lymphocytes T-CD8+ suite à l’induction de l’EMT. Dans le deuxième modèle d’étude, le mécanisme mis en jeu par l’EMT pour réguler la susceptibilité des cellules mésenchymateuses à la lyse par les CTLs se manifeste dans l’induction du facteur de transcription inducteur des propriétés de cellules souches cancéreuses, le KLF4 ainsi que via la régulation négative de l’expression du miR-7. Ensemble, ces résultats élucident de nouveaux mécanismes d’échappement des cellules tumorales malignes à la lyse par les lymphocytes T-CD8+ suite à l’induction de l’EMT. Cette étude soutient ainsi l’importance du ciblage des facteurs de transcription inducteurs de l’EMT et responsables de la plasticité cellulaire afin de neutraliser leur fonction. Cela pourrait aider à construire une nouvelle stratégie pour mieux contrôler l’échappement des cellules tumorales invasives à la lyse spécifique et in fine pour garantir une immunothérapie plus efficace contre le cancer.