Thèse soutenue

Raconter une crise : La mémoire et la vie familiale dans les œuvres de Natalia Ginzburg et de Marguerite Duras

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Auteur / Autrice : Jean-Philippe Pettinotto
Direction : Bruno Gelas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres et arts
Date : Soutenance le 15/05/2013
Etablissement(s) : Lyon 2 en cotutelle avec Università di Torino (Turin, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Passages XX-XXI (Lyon ; 2007-....)
Jury : Président / Présidente : Giuseppe Zaccaria
Examinateurs / Examinatrices : Mariarosa Masoero
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Pol Madou

Résumé

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Le thème des relations familiales est récurrent dans les œuvres de Natalia Ginzburg et de Marguerite Duras car il leur offre un cadre leur permettant d’interroger deux éléments de la construction narrative : la structure de l’œuvre et la syntaxe narrative.Cependant la singularité de leurs œuvres littéraires réside moins dans la reconstitution de vies familiales, que dans « l’image parlante » qu’elles en donnent. En effet, les deux romancières interrogent la réalité familiale comme lieu de remise en cause du langage. À travers les incompréhensions et les maux de la vie familiale, elles dénoncent en fait un phénomène qui dépasse le cadre restreint de la famille : l’inauthenticité du langage quotidien. Premièrement, il s’agit, dans cette étude, d’observer en quoi Natalia Ginzburg et Marguerite Duras refusent l’ordre narratif traditionnel lorsqu’il leur faut représenter le chaos de la vie familiale. Deuxièmement, nous montrons comment elles opérèrent une reconstitution du monde passant, d’un côté, par la création de liens de causes à effets entre les événements, et de l’autre, par l’entrée en crise du langage. Troisièmement, nous observons pour finir comment la recherche de l’unité familiale conduit les deux auteures à subvertir les normes du langage littéraire pour retrouver, dépasser et même abolir, le temps passé perdu. En somme, ce travail de recherche, effectué dans la cadre d’une cotutelle de thèse entre l’Université Lumière Lyon2 et l’Università degli studi di Torino a pour ambition salutaire de faire connaître un peu plus qu’elles ne le sont déjà, les œuvres de Natalia Ginzburg en France et celles de Marguerite Duras en Italie.