Thèse soutenue

La formation des pratiques diplomatiques nationales : le cas de la diplomatie chinoise contemporaine

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Auteur / Autrice : Alice Ekman
Direction : Françoise Mengin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 2013
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques

Résumé

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Alors que la Chine est parvenue à établir des relations diplomatiques avec la quasi-totalité des Etats du monde, et que son Ministère des affaires étrangères s’est professionnalisé au fil de l’ouverture du pays, la pratique de la diplomatie chinoise comporte encore de nombreuses spécificités, qui dans certains cas influent sur le résultat des rencontres multilatérales. Quelles sont ces spécificités? Comment expliquer leur persistance dans un contexte d’ouverture et de professionnalisation? Sont-elles uniquement le fruit de l’héritage communiste? La thèse rejette partiellement l’approche culturaliste, puisqu’elle montre que les facteurs historiques, politiques et sociologiques peuvent jouer un rôle prépondérant dans la formation des pratiques diplomatiques nationales. Cependant, elle ne la rejette pas totalement : l'analyse croisée d'entretiens avec des diplomates chinois et non-chinois souligne l’influence du legs culturel (comparaison des diplomaties chinoises et taïwanaises, partageant un socle culturel commun mais formées dans des contextes politiques radicalement différents), mais aussi l’existence de divergences radicales d’approches entre corps diplomatiques vis-à-vis de la notion même de culture. Dans ce contexte, le jeu stratégique sur les « différences culturelles » est fréquent entre diplomaties, et une forme de particularisme culturel est promue par de nombreux pays émergents, dont la Chine, dans l’assertion de leur position. Ce jeu s’oppose au processus existant d’harmonisation des pratiques diplomatiques au niveau international et continuera probablement à exister compte-tenu de sa fonction stratégique.