Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Sante Lesti
Direction : Philippe BoutryDaniele Menozzi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2013
Etablissement(s) : Paris, EHESS en cotutelle avec Pise, Scuala Normale Superiore
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Alberto Mario Banti, Claude Langlois, Renato Moro, Gilles Pécout

Résumé

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À partir de l'étude de l'un de ses tournants majeurs, la thèse propose une interprétation originale de relation entre catholicisme et nation à l'âge contemporaine. Jusqu'à présent, légitimation/sacralisation de la Grande Guerre par les Églises catholiques européennes a été interprétée par les historiens comme une sorte de concession. En désirant de sortir du ghetto dans lequel elles avaient été enfermées par les politiques de laïcisation mises en place par les États-nations du continent dans les décennies précédentes, ces Églises auraient pour ainsi dire oublié pour un instant leur pacifisme et leur internationalisme, selon un processus comparable à celui de la faillite, en [ ?] 1914, de la Deuxième internationale socialiste. Cependant, les cérémonies de consécration au Sacré Cœur mises en place en Italie et en France entre 1914-1919 montrent une toute autre adhésion. Pratiques de christianisation de la guerre et des nations qui y sont engagées, elles correspondent à une « action » de reconquête symbolique plutôt qu'à une concession, nous imposant par conséquent repenser l'adhésion des catholiques français et italiens à la Grande Guerre en termes d'« hégémonie ». Essais d'« histoire croisée », cette thèse ne se penche pas seulement sur les rites (ainsi que les « rêves » qui y sont plus ou moins cachés) des catholiques français et italiens, mais aussi sur la réaction des autorités politiques et militaires de la République et du Règne, non moins que sur l'opinion anticléricale. Pour ce faire, plusieurs sources ont été croisées : sources ecclésiastiques (françaises et italiennes non moins que romaines), sources publiques, sources d'archives et sources imprimées.