Thèse soutenue

L'oeuvre d'animation, lieux d'expériences cognitives et sensorielles

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Auteur / Autrice : Inès Jerray
Direction : Amos FergombéHafedh Djedidi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts du spectacle
Date : Soutenance le 20/06/2013
Etablissement(s) : Artois en cotutelle avec Université de Tunis I
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Sciences de l'Homme et de la Société (N°473)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Amos Fergombé, Hafedh Djedidi, Patrick Barrès, Faten Chouba Skhiri, Sami Ben Ameur, Georges Sifianos
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Barrès, Faten Chouba Skhiri

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse a pour objet de traiter la problématique de l’œuvre d’animation et des expériences cognitives et sensorielles qui animent le corps. Elle a pour point de départ la pratique de l’image et de l’audiovisuel qui s’intéresse à la sensation du mouvement. La voie à des travaux sur la relation du corps au dispositif d’animation a été ouverte par l'approche des images et des films. Ceux-ci ont été conçus à partir de dessins, d’objets et d’environnements naturels qui se transforment dans le temps, sous l’effet de mutations biologiques (plantes), de changements de décors (lumières), ou de constructions manuelles (bâtiments d’habitation).Le cinéma d’animation et les arts plastiques sont ainsi les principaux champs d'investigation pour une étude de l’expérience sensible du mouvement, de la relation aux espaces, aux objets et aux images façonnés par des techniques mais aussi vécus biologiquement par l’organisme. La thèse est attentive aux dispositifs au service de la création des œuvres d’animation et interroge la relation aux outils de création mais aussi le rapport à l’espace et au temps du quotidien. L’œuvre d’animation est donc envisagée comme création plastique et cinématographique, mais aussi comme l’expression d’un rapport particulier au réel. S’appuyant sur un corpus de films d’animation réalisés par Jan Švankmajer, Lesley Adams, Blu, William Kentridge, Pierre Hébert ou Virgil Widrich, cette recherche explore le rapport ambigu aux objets, la distance incertaine entre animé et inanimé et la mémoire comme matériau sensible. Par le déplacement de l’ordre et des fonctions des éléments employés, par la manipulation de leurs images et objets, les méthodes et processus de création de certaines œuvres d’animation témoignent d’une perturbation du sens, permettant des projections imaginatives au potentiel poétique. L’expérience du mouvement engendrée par l’animation des images est mise en lien avec d’autres disciplines artistiques, notamment la danse et le théâtre. La thèse examine le corps en tant qu'interface et lieu d'une résonance des images animées. Elle permet de questionner les limites du corps, la problématique du morcellement et de la fragmentation, à la fois dans nos modes cognitifs et dans les systèmes de fabrication d’œuvres d’animation.