Le Chemin de la Civilisation : réflexions autour de la perception des Indiens du Brésil par les voyageurs français (1843-1906)
Auteur / Autrice : | Clotilde Gadenne |
Direction : | Idelette Muzart Fonseca dos Santos |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues,littératures et civilisations romanes : Portugais |
Date : | Soutenance le 12/06/2012 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Jeanine Potelet |
Examinateurs / Examinatrices : Idelette Muzart Fonseca dos Santos, Jeanine Potelet, Lilia Moritz Schwarcz, Régis Tettamanzi, Philippe Erikson | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Lilia Moritz Schwarcz, Régis Tettamanzi |
Résumé
Depuis la Renaissance, l'Europe développe une perception globale du monde, en exerçant sur celui-ci un mouvement d'expansion et d'intégration. La venue de voyageurs et explorateurs français au Brésil dans la seconde moitié du XIXe siècle s'inscrit dans ce mouvement, autour duquel s'est façonné le concept de civilisation. Celui-ci apparaît lié à un rapport spécifique à l'espace et au temps, que les élites brésiliennes reprennent à leur compte, soucieuses de gagner la reconnaissance d'une appartenance au monde civilisé. A ce ‘chemin de la civilisation’ répond celui que prônent les voyageurs français pour la transformation des Indiens et des espaces sauvages brésiliens. Leurs expériences diverses se rejoignent dans la rencontre d'une altérité, perçue à travers le prisme d'un progrès de l'humanité. En décrivant les Indiens, les Français contribuent au recensement de la diversité humaine, tout en cherchant à la réduire. La nécessaire utilité des hommes et des terres pour l'ensemble de l'humanité teinte les écrits des voyageurs, qui les observent pour définir les modalités de leur transformation. L'universalité supposée du modèle de la civilisation fait écho à l'échelle universelle sur laquelle elle a construit sa vision du monde. Retracer le chemin de la civilisation, c'est dessiner en creux la possibilité d'autres conceptions du monde, fondées sur une appréhension différente de la réalité. C'est aussi s'interroger sur les prolongements actuels des valeurs de la civilisation occidentale du XIXe siècle. Si le regard porté aujourd'hui sur les Indiens se différencie de celui des voyageurs du passé, il est pourtant possible d'y déceler la marque d'une même structure héritée