Thèse soutenue

De rythme et de raison. Lecture croisée de deux traités de poétique persans du XIIIe siècle

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Auteur / Autrice : Justine Landau
Direction : Yann Richard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes iraniennes
Date : Soutenance le 12/12/2012
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langage et langues (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Mondes iranien et indien (Ivry-sur-Seine, Val-de-Marne)
Jury : Président / Présidente : Jean-Patrick Guillaume
Examinateurs / Examinatrices : Yann Richard, Jean-Patrick Guillaume, Christine Van Ruymbeke, Georges Bohas, Gilbert Lazard

Résumé

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Pour les historiens de la Perse, le XIIIe siècle est celui des invasions mongoles et des bouleversements considérables qu’elles entrainèrent sur tout le plateau iranien. Pour l’histoire de la littérature, cependant, ces temps de grande violence définissent un épisode unique et fondateur : la naissance de la théorie littéraire en Iran. De fait, rien ne laissait présager l’éclosion, à quelques années de distance, aux marges opposées de la Perse (Shiraz, Alamut), de deux artes poetica à part entière, intégralement conçus et rédigés pour la première fois en persan. Avec son Livre de la somme, sur les étalons des poésies des Persans (Ketāb al-mo‘jam, fī ma‘āyīr aš‘ār al-‘ajam), Šams-e Qeys-e Rāzī (circ. 1175-1240) livrait sans conteste l’ouvrage le plus complet de la tradition. L’Étalon des poésies, de la science de la métrique et des rimes (Me‘yār al-aš‘ār, dar ‘elm-e ‘aruḍ va qavāfī) du grand savant et polygraphe Naṣīr al-Dīn Ṭūsī (1201-1274), proposait quant à lui une analyse ambitieuse de l’essence de la poésie. À eux deux, ils signent le testament inaugural de la tradition poétologique persane. Ils déterminèrent en outre les deux grandes orientations de la tradition artigraphique ultérieure : l’approche esthético-littéraire, et l’approche philosophique. En proposant une lecture croisée de ces ouvrages, le présent travail espère contribuer à éclairer cet événement considérable que constitue l’avènement, en Iran, d’une véritable pensée du fait poétique.