Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Jeanne Ropars
Direction : Joëlle Marie Dupont
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiologie, biologie des organismes. Populations. Interactions
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Jury : Président / Présidente : Pierre-Henri Gouyon
Examinateurs / Examinatrices : Riwanon Michel-Lemee, Pierre Renault
Rapporteurs / Rapporteuses : Eva H. Stukenbrock, John W. Taylor

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les champignons sont présents dans la plupart des environnements naturels. Beaucoup jouent un rôle dans les activités humaines, comme les quelques-uns qui vivent dans le fromage, un substrat unique où ils doivent coexister avec les bactéries. Dans un souci de sécurité alimentaire, les producteurs fromagers doivent assurer l’innocuité des microorganismes qu’ils utilisent, et l’identification correcte des espèces est la base de cette procédure. Cette étude s’est focalisée sur les plus importants Ascomycetes filamenteux utilisés dans la production fromagère, jusqu’alors peu étudiés, et a permis la délimitation exacte des espèces. Une étude phylogénétique a montré leur diversité puisqu’ils appartiennent à deux classes différentes et a permis d’identifier leurs plus proches parents sauvages afin de discuter de leur adaptation au milieu fromager. Le fromage n’est pas un habitat naturel pour les champignons, et ceux du fromage ont dû acquérir des propriétés de fermentation et d’autres traits particuliers qui leur ont permis de se spécialiser à cette niche. Les génomes de Penicillium camemberti et P. Roqueforti ont été séquencés pendant cette étude, et ont permis, avec la souche productrice de pénicilline P. Rubens, une approche comparative préliminaire pour rechercher des mécanismes évolutifs liés à l’adaptation. Cette étude a mis en évidence le transfert horizontal de larges régions génomiques portant au moins deux gènes (zymocine et PAF) pouvant conférer des avantages évolutifs aux champignons dans l’environnement fromager. La capacité à la reproduction sexuée de P. Roqueforti a aussi été examinée comme un potentiel de générer de la diversité parmi les inoculums, aujourd’hui obtenus par reproduction clonale. Des preuves indirectes ont ainsi été trouvées : la présence des deux types sexuels dans une large collection d’isolats fromagers, la détection de sélection purifiante sur les gènes MAT, l’identification d’un set de gènes nécessaires à la méiose et de signatures de RIP. Cette recherche a permis de fournir des outils précis d’identification des champignons du fromage. Elle a aussi apporté de nouvelles données sur les capacités à la reproduction sexuée chez P. Roqueforti et elle a permis d’initier une comparaison génomique des champignons du fromage pour trouver des mécanismes adaptatifs.