Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Noémie Bonneau
Direction : Christine Tardieu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la nature et de l'homme. Anthropologie
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean-Pierre Gasc
Examinateurs / Examinatrices : Peter Schmidt, Michel Baylac, Olivier Gagey
Rapporteurs / Rapporteuses : Christopher K. Ruffo, Jean-Yves Lazennec

Mots clés

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Résumé

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Bien que la locomotion bipède soit observée occasionnellement chez de nombreux primates, l’espèce humaine se caractérise par une utilisation permanente de ce mode locomoteur. La bipédie induit de fortes contraintes mécaniques sur le squelette locomoteur humain et, en particulier, sur l’articulation coxo-fémorale qui assure la transmission des forces transitant entre le tronc et les membres inférieurs. Les enjeux de cette étude concernent à la fois l’anthropologie physique, la biologie évolutive et l’orthopédie clinique. Dans un premier temps, un important travail méthodologique a été réalisé afin de proposer des méthodes fiables de détermination des axes tridimensionnels de l’acetabulum et du col fémoral. Des dissections anatomiques ont permis d’approfondir nos connaissances morpho-fonctionnelles de la région acétabulaire grâce à l’analyse tridimensionnelle du labrum. Parallèlement, une méthode innovante, utilisant un modèle tridimensionnel constitué d’ellipses successives, a été développée pour une détermination précise de l’axe tridimensionnel du col fémoral. Suite à ce travail méthodologique, les variations de ces deux axes tridimensionnels ont été quantifiées au sein d’un large échantillon d’Hommes modernes. Afin de comprendre la nature de ces variations, une synthèse des travaux de biomécanique a été réalisée et des analyses ontogénétiques ont été menées. Une analyse intégrative a révélé l’absence inattendue de co-variation entre l’axe d’orientation tridimensionnel du col fémoral et celui de l’acetabulum et une faible congruence de l’articulation coxo-fémorale. Ce résultat s’accorde avec le faible niveau d’intégration que nous avons observé entre les systèmes biomécaniques gouvernant les orientations tridimensionnelles respectives de l’acetabulum et du col fémoral. L’orientation de l’acetabulum est liée à la morphologie osseuse de la ceinture pelvienne, comme le suggère le lien étroit mis en évidence entre l’orientation des trois branches du cartilage en Y et l’architecture du réseau trabéculaire pelvien au cours de la croissance. Au contraire, l’orientation du col fémoral est fortement dépendante de l’activité musculaire. Nous avons proposé que ce faible niveau d’intégration puisse être imputé à l’histoire phylogénétique de l’articulation. Afin d’approfondir cette hypothèse une étude comparative a été menée. Nos résultats montrent que la congruence maximale de l’articulation coxo-fémorale est obtenue pour les genres Homo, Pan, Gorilla et Pongo, en posture quadrupède.