L'instrumentalisation de l'ONU par les Etats-Unis lors de la crise Iraquienne
Auteur / Autrice : | Frédéric Pozzo Di Borgo |
Direction : | Jean-Paul Joubert |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 08/06/2012 |
Etablissement(s) : | Lyon 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de droit (Lyon) |
Jury : | Président / Présidente : Michel Louis Martin |
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Facon, Clément Leclerc |
Mots clés
Résumé
Le 12 septembre 2002, George Bush profitait d'un discours devant l'Assemblée Générale de l'ONU pour saisir le Conseil de Sécurité et exposer à la communauté internationale ses griefs à l'encontre de Saddam Hussein et de ses armes de destruction massive. Dictée par des impératifs électoraux, cette saisine de l'ONU s'était imposée à la Maison Blanche en raison de l'échec de la propagande néo-conservatrice à convaincre l'opinion publique de la nécessité d'une guerre en Iraq. Celle-ci devant donner corps au concept de « guerre contre le terrorisme » de la future campagne présidentielle, la Maison Blanche avait décidé de s'appuyer sur la crédibilité et la légitimité de l'ONU, pour relancer la propagande et travestir une guerre illégale en un acte de légitime défense, en tenant secret la décision de la guerre.La communauté internationale ne fut ni dupe ni complice de cette supercherie, mais le poids de la relation transatlantique interdit au Royaume-Uni de se désolidariser de l'Amérique et à la France d'user de son droit de veto contre ses alliés. Ces contradictions expliqueront la crise du Conseil de Sécurité de 2003, où, en désaccord, les gouvernants du bloc occidental s’affrontèrent sur la nécessité d’une seconde résolution autorisant la guerre. Cette crise ne fut sans conséquence, ni pour l'administration Bush, ni pour la communauté internationale, et encore moins pour l'ONU, puisqu'une fois enlisés en Iraq, les États-Unis obtiendront du Conseil de Sécurité plusieurs résolutions, sans reconsidérer leur unilatéralisme. Mise en porte à faux, l'Organisation internationale sera prise pour cible et son quartier général en Iraq détruit. Le chaos succédant à la guerre, l'administration néo-conservatrice sera finalement contrainte, sous la pression électorale, d'abandonner son unilatéralisme et de céder à l'ONU la résolution politique du conflit.