Thèse soutenue

Bâtiments et facteur 4, de l'émergence d'un objectif global à son application au niveau local. : Analyse des problématiques de rénovation dans le secteur résidentiel à caractère social.

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Auteur / Autrice : Jonathan Villot
Direction : Valérie Laforest
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences et Génie de l'Environnement
Date : Soutenance le 26/03/2012
Etablissement(s) : Saint-Etienne, EMSE
Ecole(s) doctorale(s) : ED SIS 488
Jury : Président / Présidente : Jean-Yves Toussaint
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Laforest, Jean-Yves Toussaint, Roland Taillard, Étienne Wurtz, Natacha Gondran, Yamina Saheb, Julien Hans
Rapporteurs / Rapporteuses : Roland Taillard, Étienne Wurtz

Résumé

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Deux fois plus de bien-être en consommant deux fois moins de ressources : visant à l’origine des objectifs d’efficience des modes de production, le concept de « facteur 4 » s’est peu à peu modifié au début du XXIème siècle pour se focaliser sur la division par 4 des émissions de gaz à effet de serre. De nos jours, le facteur 4 est un objectif fractal, faisant référence selon l’échelle étudiée à deux ensembles différents mais reliés : le facteur 4 climatique (à l’échelle nationale) et le facteur 4 énergétique (à l’échelle micro-économique). Le facteur 4 énergétique, transposition des questions climatiques (GES) aux aspects de maîtrise de l’énergie a largement été développé au sein d’un secteur économique : le bâtiment. Ce dernier, de par son gisement d’économies d’énergie, a fait l’objet d’un engouement important s’étant concrétisé par la mise en place de réglementations, labels et scénarios prospectifs dans le but d’orienter et de proposer des directions vers l’atteinte du facteur 4. Malgré tout, la transposition pratique d’objectifs théoriques se heurte à la complexité du système composant ce secteur. Cette complexité est due à la diversité du bâti mais aussi, et surtout, aux nombreux acteurs qu’il est nécessaire de mobiliser. L’enjeu de cette recherche est d’étudier le système complexe que représente le secteur du bâtiment et ses acteurs, face à l’atteinte du Facteur 4. Cette thèse propose notamment d’identifier les points de blocage, ainsi que les facteurs de succès lors d’opérations de rénovation et de construction ; objectif revenant à poser la question suivante : quels sont les freins et leviers d’action rencontrés par les acteurs pour l’atteinte du facteur 4 dans le bâtiment ? Pour ce faire, nous avons choisi d’étudier en détail le cas du département de la Loire et envisagé par la suite la transposition des enseignements tirés sur ce département à l’ensemble de la France. Une vingtaine d’entretiens couplés à un questionnaire semi-directif auprès de plus de 200 acteurs professionnels du bâtiment ont été réalisés. Ces enquêtes qualitatives et quantitatives ont permis d’identifier et classer 24 types de freins, relevant de problématiques financières, techniques, réglementaires et comportementales ainsi que les principaux leviers pouvant permettre de les contourner. Au travers des discours et résultats obtenus, les contraintes financières et comportementales apparaissent prépondérantes pour les acteurs interrogés. Malgré tout, l’enchevêtrement des freins et l’interrelation de ces derniers entre catégories imposent une conclusion : le système actuel, face aux contraintes du facteur 4, nécessite non pas une adaptation voire une évolution mais une refonte des modes de penser et de faire. Cette refonte, prônant les concepts de sobriété et d’efficacité, nécessite d’ordonnancer ces derniers : la sobriété de conception constitue alors une étape préalable à l’efficacité énergétique, elle-même précurseur de la sobriété d’utilisation. Une recherche-action menée sur 3 projets de rénovation sur le territoire de Saint-Etienne Métropole et couplant plus d’une centaine d’entretiens auprès de locataires de logement sociaux confirme cet agencement. Les utilisateurs, acteurs incontournables d’un projet, au travers d’une augmentation de leur niveau de confort conditionnent la sobriété à l’amélioration des niveaux de performances du logement. Cette sobriété, testée au travers de simulations thermiques dynamiques sur trois variables d’utilisation (température, taux d’occupation, fermeture des volets) pouvant permettre une division par deux des consommations du bâti.