Thèse soutenue

Collines des mille souvenirs : vivre après et avec le génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda

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Auteur / Autrice : Andrea Grieder
Direction : Willemijn de JongMichel Wieviorka
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris, EHESS en cotutelle avec Université de Zürich

Résumé

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Cette thèse traite de la souffrance qui résulte des violences extrêmes commises lors du génocide perpétré contre les Tutsi du Rwanda en 1994. Elle explore aussi les chemins de son dépassement, les manières de faire face à un passé traumatique. Suivant une approche phénoménologique, cette thématique est abordée à travers des portraits de rescapés. Une première partie du travail cherche à écrire l’« histoire » de la colline de Nyamagumba à partir des récits et des témoignages des rescapés, des entretiens menés avec des génocidaires, d’une analyse des discours officiels et des enjeux qui transparaissent dans les cérémonies de commémoration et les séances des juridictions gacaca. Une deuxième partie est consacrée aux jeunes, étudiants et rescapés du génocide, à la manière dont ils vivent avec un passé traumatique et se projettent dans l’avenir. Les portraits des jeunes sont discutés au regard des processus de reconstruction collective, notamment des cérémonies de commémoration. Visant à penser la souffrance et son dépassement, ce travail met en lumière les formes et les contenus de la mise en parole des expériences traumatiques du génocide. La parole est prise comme moyen de transformation du soi et du rapport à l’autre. Elle est le fil rouge de mes réflexions. En considérant successivement les métaphores du silence et de la souffrance, la parole énoncée en vue de la justice, la réconciliation dans la collectivité et l’émergence d’une « histoire partagée » qui doit permettre de retisser des liens sociaux marqués par le génocide, cette thèse s’achemine vers une réflexion sur la signification de la poésie en tant que forme de guérison.