Thèse soutenue

Induction de résistances chez le blé (Triticum aestivum L.) lors d’une interaction compatible avec Blumeria graminis (DC. E.O Speer) : mécanismes mis en jeu après applications de tréhalose et d’heptanoyl d’acide licylique, dérivé fonctionnalisé de l’acide salicylique

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Auteur / Autrice : Christine Tayeh
Direction : Philippe Reignault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ingénierie des fonctions biologiques
Date : Soutenance le 18/12/2012
Etablissement(s) : Littoral
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la matière, du rayonnement et de l'environnement (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité de chimie environnementale et interactions sur le vivant
Jury : Président / Présidente : Philippe Jacques
Examinateurs / Examinatrices : Monica Höfte, Fabienne Baillieul, Patrice Halama, Béatrice Randoux
Rapporteurs / Rapporteuses : Monica Höfte, Fabienne Baillieul

Résumé

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L’utilisation de molécules stimulatrices des défenses des plantes (SDP), également appelées inducteurs de résistance, constitue une alternative potentielle aux traitements fongicides conventionnels pour combattre les maladies dues à des champignons phytopathogènes. Trois SDPs, le tréhalose (TR), l’acide salicylique (SA) et l’heptanoyl d’acide salicylique (HSA), un dérivé fonctionnel du SA, protègent le blé (Triticum aestivum L.) contre l’oïdium (Blumeria graminis f.sp. tritici), lorsqu’ils sont utilisés de façon préventive. La protection obtenue n’est pas liée à un effet fongistatique direct sur la germination des spores du champignon, mais à l’induction chez le blé de défenses qui diminuent le développement de la maladie. Notre travail consistait à caractériser les mécanismes de défense mis en jeu après applications foliaires de TR, de HSA et de SA chez un cultivar de blé sensible à l’oïdium. Un suivi de l’expression de gènes marqueurs de défense, réalisé par RTqPCR, a été mené en cinétique,depuis le traitement par les SDPs jusqu'à 4 jours après infection. Les activités enzymatiques correspondantes ont été également mesurées, et l’influence indirecte des SPDs sur le processus infectieux a été observé en microscopie in planta. Ainsi, les réactions de défense déclenchées par le TR, le SA et le HSA ralentissent l’évolution de l’infection, jouant respectivement sur la germination des conidies, structures infectieuses de Bgt, sur la germination du tube germinatif appressorial (AGT) et sur la proportion d’AGTs qui parviennent à pénétrer dans les tissus foliaires. Le TR est à l’origine d’une augmentation de l’expression des gènes codant pour une lipoxygénase, une protéine de transfert des lipides et une phospholipase C, impliquées dans le métabolisme lipidique et la signalisation, et de gènes codant pour des protéines PR comme les chitinases et PR1, tous connus comme marqueurs de défense. Ainsi, les réactions déclenchées par le TR correspondent à un effet inducteur de défenseplutôt qu’à une réaction de stress osmotique. Le HSA modifie particulièrement le métabolisme lipidique, en induisant fortement et pendant toute la cinétique, l’expression du gène codant pour la LOX et l’activité correspondante, aussi bien hors contexte infectieux qu’en contexte infectieux. Cette augmentation de l’activité LOX n’est pas retrouvée chez des feuilles traitées au SA et caractérise donc le HSA. L’importance des réactions observées avec le TR, le SA et le HSA, hors contexte infectieux et en présence de Bgt amène à discuter les effets éliciteurs et potentialisateurs de ces 3 SDPs.