Thèse soutenue

La victime et l'observatrice face à la dénonciation d'une discrimination : quels facteurs modérateurs et quels coûts sociaux pour les femmes?

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Auteur / Autrice : Anne-laure Hernandez
Direction : Delphine Martinot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Doctorat Psychologie
Date : Soutenance le 11/07/2012
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 2
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire de psychologie sociale et cognitive (Clermont-Ferrand ; 1984-...)
Jury : Président / Présidente : Fabio Lorenzi-Cioldi
Examinateurs / Examinatrices : Dirk Steiner, Ewa Drozda-Senkowska, Sandrine Redersdorff, Fabrizio Butera
Rapporteurs / Rapporteuses : Dirk Steiner, Ewa Drozda-Senkowska

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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De nos jours, la discrimination dont sont victimes les femmes a changé, mais elle n’a pas disparu. Si elle est devenue plus subtile, plus ambiguë, si elle ne s’expose plus aussi ouvertement qu’autrefois, cette discrimination n’en reste pas moins un problème d’actualité majeur. Un moyen significatif pour les femmes d’améliorer leur position désavantagée au sein de la société est de lutter contre cette discrimination et de la dénoncer. Pourtant, de nombreuses recherches ont mis en évidence que les femmes sont très peu susceptibles de dénoncer la discrimination dont elles sont victimes. L’explication majoritairement avancée dans la littérature est le jugement négatif auquel s’exposent les victimes qui osent dénoncer la discrimination qu’elles ont subi.Cette thèse vise à démontrer que la peur d’être jugées négativement, bien qu’elle puisse motiver les femmes discriminées à taire la discrimination qui les touche, n’est pas pour autant un obstacle inébranlable à la dénonciation de la discrimination. Dans ce but, nous étudierons principalement l’impact du sort commun intragroupe du point de vue de la victime de discrimination et de l’observatrice sur le jugement de la victime et les facteurs susceptibles de favoriser la dénonciation de la discrimination.Dans un premier chapitre, nous abordons les principaux obstacles à la dénonciation de la discrimination rencontrés par les victimes et notamment le jugement négatif émis par les individus sur ces victimes, y compris lorsque ces victimes sont membres de l’endogroupe. La peur de ce jugement négatif motiverait les femmes à minimiser publiquement la discrimination qu’elles ont subie, même en présence d’un membre de leur groupe. Dans un deuxième chapitre, nous nous attachons à démontrer qu’une femme ose tout de même dénoncer la discrimination dont elle est victime à une autre femme en situation d’observatrice, mais uniquement lorsque le contexte rend saillant un sort commun intragroupe avec cette observatrice, et à condition que la discrimination soit flagrante. Dans un troisième chapitre,nos résultats indiquent que ce contexte de sort commun révèle des motivations à la protection de soi chez l’observatrice, motivations qui se traduisent par une minimisation de la discrimination subie par la victime, mais aussi par un jugement particulièrement négatif de la victime si cette dernière dénonce la discrimination à l’observatrice. Dans un quatrième chapitre, nous démontrons que si la victime se plaint de la discrimination directement au perpétrateur de cette discrimination, cela favorise un jugement positif de la part des observatrices, d’autant plus si cette plainte a pour objectif de contrer la discrimination. Enfin, un bilan de ce travail et de nouvelles perspectives de recherche sont proposés.