Thèse soutenue

Les modalités du contrôle cognitif en situation dynamique : anticipation et gestion des dérives : le cas de l'anesthésie

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Auteur / Autrice : Valérie Neyns
Direction : Jean-Marie Cellier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie cognitive
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Toulouse 2

Résumé

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L'objectif poursuivi à travers cette thèse est de comprendre comment l'anesthésiste garde le contrôle de la situation. Trois études seront présentées. La première d'entre elles permet de mettre en évidence à la fois les mécanismes de détection et de récupération des dérives en situation réelle. La seconde étude permet de comprendre à la fois les éléments défaillants dans l'anticipation des incidents et les modes de récupération mis en oeuvre par les anesthésistes. La dernière étude apporte des précisions sur les différences selon l'implication de l'anesthésiste dans le processus, l'impact de la prévisibilité des cas et de la fréquence d'apparition d'un risque. Les principaux résultats obtenus montrent que (1) La gestion des risques est partagée entre les différents membres de l'équipe. (2) La gestion temporelle apparaît être un élément essentiel dans la maîtrise de la situation tant au niveau de la synchronisation de l'activité de l'anesthésiste qu'au niveau de l'anticipation et de sa mise en application. En effet, l'anesthésiste travaille souvent sur un mode anticipatif afin de prévenir d'éventuelles dérives mais, il ne peut pas tout anticiper. La planification effectuée est alors une planification à court terme et de nombreux ajustements sont nécessaires pour permettre à l'anesthésiste de garder le contrôle. (3) L'étude de la récupération des dérives montre que celle-ci est assurée par l'utilisation de protocoles et de guidelines recommandés par la spécialité mais également une certaine « allostasie du risque ». (4) L'impact de l'anticipation sur la gestion des risques est controversé car elle peut permettre à la fois une meilleure gestion mais également induire l'anesthésiste en erreur lorsque celui-ci estime que l'anticipation effectuée a normalement permis d'éviter le problème. Enfin, (5) les différences observées dans l'organisation du processus montre que les anesthésistes gèrent soit le processus par prévention soit par gestion en temps réel. Ces résultats sont discutés en regard de l'intérêt d'étudier les écarts à la norme, de la complémentarité des méthodes utilisées et de l'importance de la gestion positive des dérives en insistant sur les mécanismes de maintien de la sécurité mis en place par l'opérateur humain.