Thèse soutenue

Brazzaville, une ville en quête d’identité ?

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Auteur / Autrice : Jean-Michel Nkodia Wamba
Direction : Francis Démier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aménagement de l'espace, urbanisme
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Paris 10

Résumé

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Fondée en 1880 par l’explorateur Savorgnan de Brazza pour le compte de la France, Brazzaville est à la fois la ville d’un fleuve et une ville de mémoires chargée d’espoirs et de désillusions. Mémoires d’une conquête et d’une pacification laborieuse, sans moyens, qui laisse aux acteurs qui veulent bien se mobiliser (missions, factoreries, compagnies concessionnaires) le soin de faire la ville. Mémoires d’une fragmentation urbaine qui commence alors, se lit encore dans la ville et se poursuit ensuite sous d’autres formes avec la politique de ségrégation créant les Brazzavilles noires, puis plus tard, une fois l’indépendance acquise, avec l’élaboration progressive de quartiers ethno-régionaux. Mémoires des grandes heures qui font l’histoire et laissent croire à un grand destin (capitale de l’AEF, de la France libre, de la conférence de Brazzaville, des commémorations savamment orchestrées…) mais mémoires aussi des drames issus d’une violence latente qui explose soudain quitte à tout détruire dans des guerres civiles en laissant à certains un sentiment d’abandon et de fatalité. Reconstruire la ville, au lendemain de ces guerres, c’est d’abord se confronter avec cette histoire, l’intégrer dans un véritable projet urbain loin de ceux qui jusqu’à présent firent la ville en ignorant son identité et en confortant ses habitants dans une tradition de résistance. C’est comprendre la spécificité d’une société civile précoloniale complexe qui a survécu dans le cadre urbain et a participé à l’élaboration d’une ville hybride ne répondant pas aux seules règles du marché. C’est ne pas s’enfermer dans la facilité des grands travaux et des grandes espérances trop calqués sur un mode de pensée occidental, mais faire en sorte que le projet urbain soit enfin l’occasion d’une communion réelle entre le politique et la cité.