Thèse soutenue

Le génocide des tutsi au Rwanda dans les productions littéraires et cinématogaphiques : construction, transmission et médiatisation de la mémoire face aux enjeux contemporains de la représentation de l’événement

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Virginie Brinker
Direction : Beïda Chikhi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures françaises et comparées
Date : Soutenance le 10/12/2011
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre international d'études francophones
Jury : Président / Présidente : Jacques Chevrier
Examinateurs / Examinatrices : Beïda Chikhi, Papa Samba Diop, Romuald Fonkoua, Josias Semujanga

Résumé

FR  |  
EN

Des auteurs africains subsahariens francophones de l’opération « Rwanda : écrire par devoir de mémoire », au réalisateur haïtien Raoul Peck, en passant par nombre d’auteurs belges ou québécois, le génocide des Tutsi du Rwanda est devenu, en une quinzaine d’années, un véritable objet de création littéraire et cinématographique, et le centre d’œuvres qui construisent, perpétuent mais aussi questionnent sans fin sa mémoire. En effet, souvent considéré comme le premier génocide « télévisé », une mémoire médiatique du génocide de 1994 préexiste à ce travail de l’écriture et a contribué à « informer » les cadres collectifs de sa représentation, une représentation souvent tronquée et partielle. Il s’agit donc de questionner, d’un point de vue éthique et esthétique, les rapports à la construction et à la transmission de la mémoire que peuvent entretenir la littérature et les images médiatiques. Il s’agit surtout de produire une théorie littéraire de la transmission résolument contemporaine, de mettre à jour une poétique de la transmission propre à la littérature et à ses enjeux dans notre monde de l’image, en prenant le génocide des Tutsi au Rwanda comme champ d’analyse emblématique. Cette théorie met à jour deux concepts majeurs : la médiation et la passation de la mémoire dans leurs enjeux éthiques, esthétiques et proprement stylistiques. C’est ainsi en se faisant agent de la traversée de l’espace, du temps, des frontières entre auteur et lecteur, autrui et moi, visible et invisible, conscience et inconscient, c’est-à-dire passeur, que le médiateur-scripteur parachève l’entreprise de transmission et redonne à la littérature sa place de choix dans la société contemporaine.