Les écritures de soi dans l'oeuvre de Gregor von Rezzori
Auteur / Autrice : | Marie Lehmann |
Direction : | Jacques Lajarrige |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études germaniques |
Date : | Soutenance le 05/12/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur l'espace germanophone |
Jury : | Président / Présidente : Jürgen Ritte |
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Lajarrige, Jürgen Ritte, Dorothée Merchiers, Andrei Corbea, Bertrand Westphal |
Résumé
Témoin des principaux événements géopolitiques de la première moitié du XXème siècle (l’effondrement de l’empire habsbourgeois, la Seconde Guerre mondiale, l’Anschluss et le procès de Nuremberg), Rezzori examine les contours de son identité dans le cadre des écritures de soi. Son but est d’interroger les conditions nécessaires à l’affirmation d’une voix individuelle alors que la réalité est entraînée dans un inexorable processus de dislocation et d’hétérogénéisation et qu’elle confronte le sujet à l’épreuve du décentrement et de la déterritorialisation. Loin de céder au pessimisme, Rezzori assume ses fêlures grâce à l’écriture autobiographique dont il remet en cause les modalités. Pour qu’elle intègre la part de négativité inhérente à son moi, l’auteur la fonde sur une stratégie mémorielle singulière : celle de l’Epochenverschleppung. Cette dernière le place dans une position anachronique, sans le couper du présent parce qu’elle l’oblige à sonder de manière critique les pertes endurées à la lumière du présent. Écrire ses déchirures dans un espace autobiographique renouvelé permet à Rezzori de laisser des traces et de résister ainsi au pouvoir d’effacement de l’Histoire.