Le récit coranique et sa réécriture au IIe/VIIIe siècle. Éléments d'une mutation esthétique et culturelle autour de la formation des genres narratifs arabes
Auteur / Autrice : | Iyas Hassan |
Direction : | Boutros Hallaq |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, civilisations et sociétés orientales |
Date : | Soutenance le 14/10/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langage et langues (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre des Etudes Arabes et Orientales (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Abdallah Cheikh-Moussa |
Examinateurs / Examinatrices : Boutros Hallaq, Abdallah Cheikh-Moussa, Mohammad Ali Amir-Moezzi, Bruno Paoli, Heidi Toelle |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Notre recherche interroge la genèse du récit dans la littérature arabe de deux points de vue : le rôle joué par la littérature religieuse dans cette genèse et le développement progressif de la culture de l’écrit durant les deux premiers siècles de l’Islam. Au contraire des thèses qui considèrent le récit comme un genre étranger à la littérature arabe classique, notre corpus, construit sur des textes narratifs bien connus des islamologues mais souvent négligés par les chercheurs littéraires, nous a conduit à affirmer qu’une narrativité arabe naquit dans une tradition orale archaïque et que les textes à caractère religieux des premiers siècles de l’Islam constituent un maillon essentiel dans la formation de la tradition narrative arabe.L’analyse est fondé sur l'étude comparative de deux versions d’un même récit religieux, l’une tirée du Coran(Mūsā avec le Serviteur de Dieu, XVIII : 60-82), datant du premier quart du VIIe siècle, l’autre du commentaire de Muqātil b. Sulaymān, au milieu VIIIe siècle. Il est en effet possible de définir une narrativité archaïque arabe ancrée dans l’oralité telle qu'illustrée dans la première version du récit, alors que la seconde version, de par son appartenance à un genre écrit, le commentaire, met en évidence un certain détachement par rapport aux structures de la communication orale. Dès lors, la période séparant ces deux repères chronologiques peut être envisagée comme une phase de mutation, culturelle et esthétique, laquelle ouvre à une étude du développement de l’usage de l’écriture dans un contexte oral ainsi que de l’impact de cette évolution culturelle sur la manière de concevoir le récit.