Thèse soutenue

Les fonctions cognitives de contrôle chez les personnes civiles traumatisées de la guerre du Congo

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Auteur / Autrice : Christelle Quénard
Direction : Denis Brouillet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie Cognitive et Expérimentale
Date : Soutenance le 05/07/2011
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 60, Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; ....-2014)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Dynamique des capacités humaines et des conduites de santé
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Denis Brouillet, Stéphane Rusinek, Jean-Michel Vives
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane Rusinek, Jean-Michel Vives

Résumé

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Les personnes civiles traumatisées (ESPT) de la guerre du Congo rapportent de nombreuses intrusions de pensées par des images et des scènes des évènements vécus. Ces intrusions apportent une souffrance clinique importante. Elles font revivre le traumatisme en permanence sans aucun contrôle cognitif ne soit apparemment possible. Dans notre travail de thèse nous soutenons l’idée que ces intrusions sont la conséquence d’une modification profonde des processus cognitif de contrôle chez les personnes civiles traumatisées de la guerre du Congo. Plus particulièrement, nous supposons que le processus susceptible d’être en cause dans l’absence de contrôle sur les images et les pensées serait un déficit du mécanisme d’inhibition cognitive. Afin de mettre nos hypothèse à l’épreuve nous avons construit différentes tâches composées pour chacune d’un matériel à valence « neutre » et d’un matériel à valence « traumatique, négative ». Ces tâches sont reconnues pour mesurer les capacités de contrôle cognitif. Il s’agit de la tâche de Stroop (Stroop, 1935), de la tâche d’Oubli dirigé (Bjork, Bjork, & Anderson, 1998), d’un matériel issus du paradigme DRM (Deese, 1959 ; Roediger, & McDermott, 1995) et R/K (Tulving, 1985) et enfin d’une épreuve de glissement de mémoire (Jacoby, 1991 ; Haye, & Jacoby, 1996, 1999 ; Guerdoux, 2009). Ces tâches ont été administrées à une première population de personnes civiles traumatisées de la guerre du Congo en comparaison à une population de personnes du Burkina-Faso non traumatisées. Nos résultats ont invalidé nos hypothèses quant à l’existence d’un déficit d’inhibition notamment en présence d’un matériel verbal émotionnel en lien avec les évènements traumatiques vécus. Les résultats de nos études militent pour un hypercontrôle et une hyperinhibition de tout matériel en lien avec le traumatisme. C’est pourquoi, nous tentons d’expliquer cet hypercontrôle comme le signe d’un refoulement émotionnel tel que défini par Freud (1926) ou bien encore le signe d’une dissociation psychique définie par Janet (1986, 1987).