Limites visibles et invisibles : dépôts laténiens en contexte de fortification en Europe tempérée

Visible and invisible boundaries : Deposits associated with Iron Age fortifications in temperate Europe

• Auteur / Autrice : Caroline von Nicolai
• Direction : Stéphane Verger, Anja Klöckner
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Archéologie
• Date : Soutenance en 2011
• Etablissement(s) : Paris, EPHE en cotutelle avec Justus-Liebig-Universität (Giessen, Allemagne)
• Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : École pratique des hautes études (Paris). Section des sciences historiques et philologiques
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Olivier Buchsenschutz

Mots clés

Mots clés contrôlés

Fortifications

Civilisation de La Tène

Âge du fer

Fouilles archéologiques

Résumé

Un certain nombre de sites de hauteur fortifiés du deuxième âge du Fer en Europe centrale et occidentale ont livré des dépôts, enfouis intentionnellement en dessous la fortification, dans l’architecture de celle-ci, au sommet de la fortification, dans les fossés associés à la fortification, dans des fosses au pied de la fortification ou dans les environs immédiats de la fortification. Ces dépôts, qui datent pour la plupart de La Tène finale, se composent d’outils artisanaux et agricoles, de lingots de fer, d’ustensiles de cuisine, de parures, d’armes, d’éléments de char et de harnachement de cheval, de monnaies, de céramiques et de représentations figurées. Des sépultures à inhumation et à incinération, des ossements humains isolés, ainsi que des ossements animaux ont également été répertoriés. Une analyse contextuelle basée sur un corpus de 113 dépôts provenant de 61 sites fortifiés a permis de mettre en évidence des différences régionales significatives quant à la composition, la manipulation et la datation du mobilier. Cette étude a aussi montré qu’un nombre important de ces dépôts sont le résultat d’activités formalisées et répétitives. Elles témoignent ainsi de gestes rituels voire cultuels, qui ont été effectués aux limites des sites fortifiés afin de structurer l’espace et de renforcer la cohésion et l’identité de la communauté qui édifiait et utilisait les remparts. Les fortifications laténiennes constituent donc non seulement des constructions monumentales à caractère défensif, mais encore des limites invisibles et symboliques dont l’importance sociale est prééminente

Hoards and special deposits have been discovered on a number of Iron Age hillforts in western and central continental Europe, buried deliberately beneath or within fortification ramparts, in pits dug into the back of ramparts, in ditches or pits just behind the ramparts, or in close proximity to hillfort gateways and defences. These deposits, most of whom belong to the Late La Tène period, comprise tools, agricultural implements, currency bars, kitchen implements, personal ornaments, weapons, fittings of chariots, horse harnesses, coins, ceramic vessels and statuettes. Inhumation and cremation burials, as well as isolated human and animal skeletal remains have also been found. A careful analysis of the archaeological contexts of 113 deposits from 61 hillforts demonstrates that there are important regional differences in the composition, the treatment and the dating of the finds. The study also shows that many of these deposits result from formalised and repeated activities. They might therefore constitute documents of attest ritual or even religious behaviour, performed on the boundaries of fortified sites in order to give these places a certain structure and to strengthen the coherence and the identity of the community who built and used those boundaries. The fortifications of the La Tène period were thus not only used as monumental defensive works, but also acted as symbolic and invisible boundaries of great social relevance