Institutions financières, migrations et inégalités en Chine
Auteur / Autrice : | Maëlys de La Rupelle |
Direction : | Marc Gurgand |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Économie des institutions |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Économie (Paris) |
Jury : | Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe De Vreyer |
Résumé
Cette thèse a pour thème principal le lien entre institutions et développement, et porte plus spécifiquement sur les droits sur la terre et les migrations internes en Chine. Deux questions nous intéressent: la réforme des institutions peut-elle transformer en profondeur la société, et influer durablement sur les inégalités ? Comment les institutions affectent-elles les comportements individuels et à travers eux le développement ? Les trois décennies de la période maoïste ont précisément eu pour ambition d'intervenir dans la transmission des inégalités. Or nous montrons que les petits-enfants des ménages qui étaient les plus pauvres dans les années 1940 ont, au début du vingt-et-unième siècle, accès à moins de terre et d'éducation que les autres. Dans de rares régions, où la révolution a bénéficié de ressources additionnelles, et que le trajet de la Longue Marche identifie, nous observons une situation inverse: les fils des anciens paysans pauvres ont aujourd'hui accès à une plus grande superficie agricole. Dans ce contexte de persistance en matière d'accès à la terre, la migration a un potentiel fort en matière de développement des campagnes. Cependant, la migration est fortement contrainte par un ensemble d'institutions. Hukou, droits fonciers, contrôle des naissances sont autant d'obstacles pouvant ôter aux ruraux la possibilité d'une installation définitive en ville. Nous montrons comment l'insécurité des droits de propriété fonciers, qui remet en cause le principal actif des ménages ruraux, et la restriction des naissances, qui réduit la taille des familles, et donc les ressources permettant de faire face aux exigences agricoles, réduisent la durée de la migration