La construction mémoriale au monastère de Sahagun (Léon-Castille, 1110-1255)
Auteur / Autrice : | Ludivine Gaffard |
Direction : | Amaia Arizaleta |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Espagnol |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La mémoire collective n’est pas une création naturelle, désintéressée, une expérience vécue et transmise ; elle doit être appréhendée comme une construction forgée par une collectivité déterminée en étroite relation avec l’univers social, politique et idéologique au sein duquel elle évolue, comme une stratégie mise en place par certains afin de favoriser la solidarité et la mobilisation du groupe entier. Dans la mouvance des idées grégoriennes, le monastère de Sahagún s'impose à la fin du XIe siècle comme l'un des plus prestigieux centres ecclésiastiques du royaume castellano-léonais mais les premières décennies du XIIe siècle signent déjà la fin de cet âge d'or. L'examen attentif de l'ensemble des processus mis en œuvre entre 1110 et 1255 par la communauté afin d'élaborer le souvenir de soi qu'elle entend léguer aux générations futures, l'analyse des choix et des procédés complexes qui sous-tendent la conservation et la transmission de la mémoire sont au cœur de notre recherche. À partir d'un corpus réunissant des écrits diplomatiques, historiographiques et littéraires qui, au-delà de leur spécificité formelle, furent tous, successivement ou simultanément, de façon concourante ou concurrente, les supports d'une construction mémoriale promue par tout ou partie du monastère de Sahagún, il s'agit de repérer les thèmes et les contenus privilégiés par les scribes mais aussi de s'interroger sur les procédés et les techniques développées autour et en vue de l'acte d'écriture, d'étudier l'évolution, sur une période d'un siècle et demi, des formes textuelles porteuses de la mémoire du groupe.