Thèse soutenue

Tissages de la voix : culture et mémoire de la "Renaissance" par la voix des dentellières de Paraíba, Brésil

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Auteur / Autrice : Ingrid Farias Fechine Oliveira
Direction : Idelette Muzart Fonseca dos SantosMaria Claurênia Abreu de Andrade Silveira
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues littératures et civilisations romanes : Portugais
Date : Soutenance le 15/10/2010
Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Universidade federal da Paraíba (Brésil)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Maria Claurênia Abreu de Andrade Silveira
Examinateurs / Examinatrices : Maria Cristina de Assis, Beliza Aurea de Arruda Mello
Rapporteurs / Rapporteuses : Saulo Neiva, Edilene Mattos

Mots clés

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Résumé

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La thèse développe une étude de la dentelle Renaissance en tant qu’ écriture construite sur la performance des dentellières de Monteiro (Paraíba-Brésil) à partir des objectifs suivants : relever des informations sur des aspects historiques, sociaux, artistiques et commerciaux de l’activité dentellière en Europe, tout en prenant en compte dans cette trajectoire la présence de la dentelle Renaissance dans l’État de Paraíba. En nous basant sur les concepts de déterritorialisation (Deleuze, Guattari), de nomadisme (Maffesoli) ; de voix et de performance (Zumthor), nous avons analysé la production et la recréation de la dentelle par les dentellières de l’Association des Artisans de Monteiro – ASSOAM, dans le savoir-faire de la dentelle, et cela à partir de trois générations de dentellières de deux familles. Nous avons mis en avant des aspects qui touchent la culture (Geertz), l’identité (Castells) et la mémoire collective (Halbwachs) dans la fabrication de la dentelle et dans l’enseignement et l’apprentissage de cet art, en approfondissant l’étude développée dans une recherche antérieure sur la dentelle Renaissance à Monteiro. Nous avons observé sa permanence au long des générations, avec des points considérés traditionnels et un processus de (re)création de nouveaux points, comparés aux images de points de la dentelle Renaissance produite en France au début du XXème siècle. Nous avons reconstitué l’histoire de la dentelle Renaissance en y incluant sa trajectoire dans le Cariri de l’État de Paraíba. Prenant pour base les présupposés théoriques cités plus haut et la recherche de terrain orientée par l’Histoire Orale (Thompson) et par l’ethnographie (Levi-Strauss), nous avons enregistré (ou filmé) des témoignages et des conversations résultant d’entretiens semi-structurés avec les dentellières de la dentelle Renaissance du Cariri de l’État de Paraíba et des dentellières françaises, italiennes et belges. Les points ont été fixés au moyen de photos. Les résultats de l’analyse des données théoriques et pratiques ont montré que la dentelle se déterritorialise à travers des actions comme l’exode, les immigrations et des formes de commercialisation. Les voix des dentellières qui s’instaurent dans les formes de leurs points et leurs dessins révèlent la culture, la mémoire et l’identité de la femme dentellière. La dentelle se fait langage artistique, englobant des savoirs dont participent la voix en performance, dans une actio qui rend possible l’enseignement et l’apprentissage de la dentelle et la création (et recréation) des points. Ceux-ci interagissent, communiquent et apportent dans leurs formes, des textes oraux qui parlent de l’être dentellière, révèlent des lectures sur la création, le tisser, la survivance et l’amour des dentellières pour leur art. À chaque point tissé et/ou recréé, la dentellière réécrit l’histoire de sa vie et son empreinte dans les fils tissés. Ainsi, la dentelle Renaissance exprime, dans une image qui complète le texte oral des dentellières, sa construction comme écriture.