Thèse soutenue

Approche comparée de la nuit (et du jour) dans le texte de Maurice Blanchot et Leopold Sedar Senghor

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Auteur / Autrice : Claver Bibang Bi-Nguema
Direction : Michel Jarrety
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 05/06/2010
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherche Littératures françaises du XXe siècle (Paris)
Jury : Président / Présidente : Bertrand Marchal
Examinateurs / Examinatrices : Michel Jarrety, William Marx, Grégoire Biyogo

Résumé

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« Comparaison n’est pas raison ». Célèbre pamphlet formulé par René Etiemble en 1963, qui fait date, aujourd’hui encore dans toute tentative de comparabilité poétique. La présente thèse essaie d’aller au-delà de cette prescription théorique, sans toutefois perdre de vue la mesure et la pertinence qui la supposent. Maurice Blanchot et Léopold Sédar Senghor. Deux auteurs que tout semble éloigner. Le premier, Européen de culture, a produit une œuvre marquée par la distance heuristique, le désœuvrement infini et la discrétion interminable d’un sujet qui va disparaissant. Le second, Africain et académicien a écrit des recueils de poèmes et des essais sur le Socialisme et l’Esthétique négro-africaine. Rien ne présageait une quelconque rencontre entre ces deux écrivains. Ils ont cependant en commun la poétique de la Nuit, espace d’expression thématique qui structure ce travail. Blanchot et Senghor sont distants à l’égard des modes traditionnels de la Raison. L’un a écrit des fictions fragmentaires, des récits marqués par des apophtegmes ainsi que des textes critiques iconoclastes. L’autre a jeté un soupçon radical sur la Raison discursive et la pensée géométrique. La Nuit est le lieu de ces renversements herméneutiques. A partir d’une approche ouverte, la thèse procède à la réévaluation des outils classiques de lisibilité des textes littéraires, en tentant de répondre à trois questions cardinales : Pourquoi et Comment la Nuit chez Blanchot et Senghor ? Quelles sont donc les discontinuités qui s’étendent dans cette région obscure et étrange ? Mais encore, Comment surmonter l’absence d’échanges effectifs, pour approcher le débat ainsi manqué chez ces deux auteurs ? Telles sont les apories principales qui gouvernent cette recherche. Pour s’y risquer, une poétique transversale est convoquée : les Psychanalyses littéraires, pour saisir les frustrations initiales qui se métamorphosent dans le Jour et fondent le texte dans la Nuit. La Mythocritique et son dispositif triangulaire, pour observer les rapports entre le héros mythique, le personnage romanesque (ou poétique) et l’écrivain. Et enfin, la Déconstruction, pour suivre le réceptacle théorique qui est le point de condensation de ces dissymétries. La Nuit apparaît alors comme une opération de démantèlement des institutions du Savoir, qui étire la parole littéraire jusqu’à l’abolition radicale des différences : inaccessibilité de l’Altérité chez Blanchot, hétérogénéité du rythme intuitif, l’Autre de la raison chez Senghor.