Pour une ontologie du geste : à notre corps défaillant
Auteur / Autrice : | Patricia Ribault |
Direction : | Pierre-Damien Huyghe |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts et sciences de l'art. Esthétique |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
La question qui est posée dans Pour une ontologie du geste, à notre corps défaillant est celIe du sens et de I' essence du geste artisanal. A l'heure où la grande industrie a remplace I' artisanat pour produire nos biens de consommation, on peut se demander si Ie geste artisanal appartient au passe ou s'il représente une conduite intemporelle qui ne se limite pas à I'artisanat. L'enjeu se situe donc dans la notion de geste en tant que langage du corps, bien sUr, mais aussi dans l'idée de « porter en soi » (gestatio), qui implique un certain rapport au temps et à la durée. Pour être artisanal, un geste doit en effet se préparer, s'intérioriser, tout en restant ouvert à la sensation, au toucher. C'est dans cette marge qu'il faut chercher son authenticité. Pour cela, nous mettons en parallèle les questions contemporaines liées à I'art et à I'industrie, avec les origines paIeontologiques des pratiques artisanales, au point où I'humanité se saisit du monde et commence à Ie transformer. En effet, on ne peut comprendre la notion de geste artisanal sans la confronter avec celles d'extériorisation et de perfectibilité, d' ars et de technè, de travail et de projet, de curiosité et d'ingéniosité, qui ont fonde les manières de faire et de penser humaines. Ainsi, nous pouvons envisager Ie geste artisanal non seulement comme poïesis, mais aussi comme mise en oeuvre d'aptitudes, figure du travail et mode exploratoire de la pensée.