Thèse soutenue

Déterminisme génétique de la résistance à l'insuline dans les maladies complexes : application des stratégies de criblage dense du génome basées sur les profils de déséquilibre de liaison dans la génétique du syndrome des ovaires polykystiques

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Auteur / Autrice : Redha Attaoua
Direction : Florin Grigorescu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences chimiques et biologiques pour la santé. Endocrinologie cellulaire et moléculaire
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Montpellier 1
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université de Montpellier I. Faculté de médecine (1896-2014)

Résumé

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La résistance à l'insuline est un désordre métabolique caractérisé par la diminution de l'action de l'insuline sur ses tissus cibles. Elle caractérise un ensemble de maladies mendéliennes comme le syndrome de type A, ou complexes comme le diabète de type 2 ou le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Dans ma thèse, nous avons étudié l'association de trois gènes au SOPK dans une population de femmes d' Europe Centrale. Il s'agit du VNTR du gène de l'insuline, du gène du récepteur de l'insuline (INSR) et du FTO (fat mass ans obesity associated gene). Les marqueurs génétiques utilisés dans ces études sont les SNP, des polymorphismes mononucléotidiques et bialléliques que nous avons génotypés par séquençage en fluorescence ou par SSO-PCR (sequence specific oligonucleotide-PCR). Dans l'exploration de INSR, le microsatellite D19S884 situé à 1 mb du gène a été criblé par PCR fluorescente. Le déséquilibre de liaison (DL) entre les SNP a été mesuré par HAPLOVIEW 3. 31 et la combinaison de ces polymorphismes en haplotypes dans la population a été déterminée par le logiciel PHASE 2. 1. Le logiciel StatView and SAS a été utilisé pour calculer les associations génétiques par régression logistique ou pour mesurer les corrélations génotype-phénotype par ANOVA. L'étude du VNTR (en criblant 7 SNP) a été réalisée chez 160 femmes avec SOPK et 95 contrôles. L'exploration du gène INSR (par génotypage de 5 SNP et de 1 microsatellite) a été établie chez 115 femmes avec SOPK et 111 contrôles tandis que l'investigation du FTO (en criblant le SNP rs1421085) a été effectuée chez 207 cas et 100 contrôles. Le gène FTO a été également exploré dans l'obésité de la population générale des femmes, dans une cohorte du Sud de la France (71 avec obésité simple, 48 avec obésité morbide et 128 contrôles). Nous avons constaté l'association du VNTR, par SNP et par son haplotype H5, à un effet protecteur contre le SOPK (OR=0,54, P<0,03), tandis que le gène INSR nous est apparu plutôt pathogène en s'associant par son haplotype H9 au SOPK et à l'infertilité (OR=3,0; P<3,1. 10 ˉ³) et en corrélant avec l'hyperandrogénisme et avec les degrés de sévérité du syndrome. Le FTO quant à lui ne s'associe pas au phénotype SOPK comme l'est INSR, mais s'associe plutôt à l'obésité, au syndrome métabolique (SMet) et à la résistance à l'insuline dans la maladie (OR = 3,2; P < 0,0001). Cette donnée a été confirmée dans l'obésité de la population générale des femmes, où FTO a été associé au phénotype obèse comme c'est d'ailleurs le cas du gène IRS-2, un gène également génotypé dans cette étude. Cependant, et contrairement au FTO, l'association de IRS-2 se limite à l'obésité (OR = 4,4; P < 0,01) mais pas au SMet et à ses composantes comme l'intolérance au glucose (IGT) et l'insulinorésistance. En conclusion, cette thèse m'a permis d'une part de montrer l'intérêt de l'utilisation des haplotypes comme marqueurs dans l'étude génétique des maladies complexes, et d'autre part de constater la nécessité de l'exploration génétique des désordres métaboliques dans SOPK pour rechercher des inividus à risque cardiovasculaire ou de diabète de type 2