Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Paul Verdu
Direction : Evelyne Heyer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génétique des populations humaines et anthropologie génétique
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle en cotutelle avec Paris 6
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Jury : Président / Présidente : Dominique Higuet
Examinateurs / Examinatrices : Serge Bahuchet, Laurent Excoffier, Lluis Quintana-Murci
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier François, Barry S. Hewlett

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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EN

L’Afrique Centrale est peuplée d’agriculteurs au contact de chasseurs-cueilleurs: les Pygmées. Comme l’attestent les données archéologiques, le Bassin Congolais est densément peuplée par Homo sapiens depuis au moins 30000 ans. Pourtant, l’origine des populations pygmées, l’histoire du peuplement et les migrations humaines, restent en grande partie inconnues. Nous utilisons une approche interdisciplinaire entre l’ethnologie et la génétique des populations, pour comprendre l’histoire du peuplement d’Afrique Centrale. Nous présentons d’abord les éléments anthropologiques de la catégorisation en pygmées ou non-pygmées, et l’échantillonnage de l’ADN de trois populations pygmées du Gabon et de l’Ouganda. Ensuite, nous présentons les résultats de génétique des populations sur 30 populations d’Afrique Centrale génotypées pour 28 microsatellites des autosomes. Nos résultats suggèrent que les populations pygmées partagent un ancêtre commun qui aurait divergé de la lignée non-pygmée il y a environ 70000 ans. Nous émettons l’hypothèse que l’expansion de l’agriculture en Afrique Centrale il y a 4000 ans a profondément bouleversé les relations originelles entre pygmées et non-pygmées. Cette expansion a fragmenté le peuplement ancestral pygmée en isolant les différents groupes et, par des mélanges hétérogènes entre pygmées et non-pygmées, a conduit à la différenciation génétique des pygmées observée aujourd’hui. Enfin, ces flux de gènes hétérogènes s’expliquent convenablement par les comportements socioculturels caractérisant aujourd’hui les relations entre pygmées et non-pygmées voisins, suggérant l’importance fondamentale de tels comportements dans l’évolution biologique humaine.