Thèse soutenue

Etude par simulation numérique des propriétés structurales et magnétiques des systèmes ioniques nanostructurés : description des joints de grains

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Auteur / Autrice : Bernard Fongang
Direction : Yvan LabayeFlorent CalvayracSerge ZekengSamuel Domngang
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Le Mans en cotutelle avec Université de Yaoundé I
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de physique de l'état condensé (Le Mans)
autre partenaire : Université du Maine. UFR de sciences exactes et naturelles (Le Mans)

Résumé

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Cette thèse a pour objet la compréhension de la structure des joints de grains (JDG) du fluorure ferrique (FeF3). Ce composé présente deux avantages : c’est un matériau chimiquement simple (deux types d’atomes) et il présente un polymorphisme avec trois phases cristallines, des formes «amorphes» et des formes nanostructurées, présentant toutes des architectures composées d’empilements d’unités octaédriques FeF6. Les différentes phases du FeF3 ont été intensivement étudiées au cours des dernières décennies. Les derniers résultats expérimentaux concernent les poudres nanostructurées de FeF3 obtenues par broyage mécanique. Ils montrent qu’à l’échelle nanométrique la variété nanostructurée de FeF3 est composée de deux régions : le grain cristallin et le joint de grain (dont l’épaisseur est dépendante de l’énergie de broyage et du temps de broyage haute énergie). Au cours de ce travail, nous avons étudié les propriétés structurales et magnétiques d’un système modèle composé d’une interface grain /joint de grain /grain par simulation numérique de type Monte-Carlo/Metropolis. La construction des boîtes de simulation, dont les tailles sont comprises entre 6 et 10 nm, est basée sur les cellules de Voronoï dans lesquelles on fait croître des cristaux à partir de centres fixes suivant des directions données de manière à créer une interface entre cristallites désorientés. Différentes désorientations cristallographiques des deux grains ont été étudiées. La simulation consiste en un réchauffement sélectif de l’interface puis d’une relaxation de l’ensemble par un schéma de recuit simulé. Afin d’optimiser le calcul et de s’affranchir des conditions aux limites périodiques, nous avons utilisé une technique consistant à choisir préférentiellement les atomes à relaxer selon une probabilité dépendante de leur distance à l’interface. De plus, cette technique permet de conserver une structure cristalline loin de l’interface. Les résultats obtenus nous permettent de conclure, d’après l’évolution de l’angle de superéchange et de la distance Fe-F en fonction de la distance à l’interface, que la structure obtenue est constituée de deux zones : une première zone parfaitement cristalline et une seconde zone constituée de quelques couches octaédriques assez désordonnée. L’interface qui reste constituée d’octaèdres joints par les sommets voit apparaître une fraction importante de cycles impairs d’atomes de fer et, compte tenu de la nature antiferromagnétique des interactions dans ce composé, laisse supposer qu’elle aura un caractère magnétiquement frustré. Nous avons, dans un deuxième temps, étudié le magnétisme de ces systèmes. Les résultats obtenus montrent que l’état magnétique d’équilibre est constitué de deux zones antiferromagnétiques séparées par une interface abrupte couplant perpendiculairement les deux zones, et ce, quelque soit la configuration de désorientation des cristallites de départ.