Thèse soutenue

Problématique de la mesure de la perméabilité transverse de pre-formes fibreuses pour la fabrication de structures composites

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Auteur / Autrice : Romain Nunez
Direction : Alain Vautrin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mécanique et ingéniérie
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Saint-Etienne, EMSE

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'étude porte sur l'établissement d'une méthodologie de mesure de la perméabilité transverse de préformes fibreuses. Les pièces de grandes dimensions et/ou fortes épaisseurs tendent à être produites par des procédés où la résine liquide s'écoule à travers l'épaisseur d'un renfort sec, sous l'action d'une dépression (Liquid Resin Infusion ou LRI). L'optimisation du procédé exige la connaissance et la maîtrise de la perméabilité du milieu fibreux, ce qui a justifié cette étude. L'analyse bibliographique montre que la mesure de la perméabilité souffre d'une absence de normalisation et d'une description peu précise cette grandeur. Les principaux phénomènes à l'origine de dispersion, le race-tracking et la manipulation des échantillons, perturbent fortement les résultats. Les dispersions moyennes enregistrées par les différents protocoles de mesures employés sont de l'ordre de 20%. De même, le choix des matériaux utilisés varie suivant les publications. On observe une large utilisation des fibres de verre, qui permettent une bonne détection des fronts d'écoulement, mais ne correspondent pas aux fibres utilisées dans les pièces structurales. Concernant le fluide, une incertitude subsiste sur son influence sur les valeurs mesurées et conduit in fine à un panel de fluides très disparate. Enfin la description des protocoles de mesures expérimentales est souvent trop sommaire pour pouvoir comparer les différentes études. Un cahier des charges a donc été mis en place pour définir une méthodologie de mesure précise pour cadrer ce travail. Cette nouvelle approche s'appuie sur un nouveau montage de mesure de la perméabilité transverse, associé à la définition d'un protocole de mesure. Le choix des éléments mécaniques s'est basé sur le respect des dimensions visées ainsi que des conditions générales de sécurité applicables à son utilisation en milieu industriel. L'originalité est de proposer un bon contrôle de l'épaisseur de l'échantillon pendant l'essai et deux chambres co-cylindriques permettant de réduire l'influence du race-tracking. Le protocole de mesure a été spécialement développé pour réduire le nombre de manipulations des échantillons. La chaîne d'acquisition de mesures, outre les mesures de pression et de vitesse habituelles, utilise une méthode de mesure optique de l'épaisseur en temps réel dont les essais de validation ont montré une résolution conforme aux calculs d'erreurs effectués. Dans le but de valider cette approche expérimentale, la répétabilité ainsi que la reproductibilité ont été caractérisées. Le choix du matériau de calibrage s'est porté sur un tissu d'arrachement, dont la rigidité de la structure, due à son motif d'armure toile, limite l'erreur intrinsèque à la nature textile du renfort sur la mesure finale. Les résultats ainsi obtenus estiment la répétabilité et la reproductibilité de cette approche à respectivement 1. 6% et 5. 5%. L'analyse du facteur humain sur les résultats obtenus montre des valeurs moyennes globalement identiques, mais les dispersions enregistrées varient suivant l'expérience de l'opérateur à appliquer le protocole de mesure. Quatre types de renforts fabriqués à base de fibre de carbone ont été testés : un satin de 5 décochement 1, un sergé 2x2, une nappe multi-axiale à base de nappes unidirectionnelles et un tissu appelé quasi unidirectionnel, où les fils de chaînes sont en fibres de verre suivant une contexture très faible. Chacun de ces tissus est caractérisé géométriquement puis testé suivant le protocole établi. Les résultats montrent qu'un tissé possède une plus grande perméabilité transverse que les nappes unidirectionnelles (de l'ordre de deux ordres de grandeur), mais l'ajout de trous de passage, notamment les fils de couture, peut permettre de ramener la valeur de ces derniers au même niveau que les tissés. Concernant la caractérisation de la dispersion, un nouveau paramètre, la densité de points de blocage, associé à la déformabilité du motif d'armure, montre que plus cette densité est élevée, plus les dispersions enregistrées sont faibles. La mesure de la perméabilité transverse de tissés dont la densité de points de blocage est faible sera donc, de par la nature même du renfort, l'objet d'une dispersion importante. Outre le développement et la caractérisation d'une nouvelle approche expérimentale, cette étude a montré que la réduction de la dispersion sur ce type de mesures est difficile, puisque la nature même du renfort induit une grande partie de dispersions observées. La problématique serait d'utiliser des modèles numériques qui puissent simuler cette dispersion en fonction du type de renfort utilisé, en conservant cependant la moyenne obtenue par mesures expérimentales suivant une norme à définir. L'approche expérimentale ainsi que le tissu de calibrage utilisés dans cette étude pourraient ainsi fournir un support bien défini de comparaison.