Thèse soutenue

Structure inter et intra-spécifique des guildes d’acariens prédateurs (Acari phytoseidae) dans un agrosystème viticole du sud de la France conduit en agroforesterie

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Auteur / Autrice : Ziad Barbar
Direction : Serge Kreiter
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie de l'évolution et écologie
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : École nationale supérieure agronomique (Montpellier ; 1960-2006)

Résumé

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La famille de Phytoseiidae comporte plusieurs espèces ayant un impact économique en agriculture en permettant la régulation des pullulations d’acariens ravageurs, notamment ceux attaquant la vigne. Ce travail avait pour objectif de caractériser la structure des guildes de Phytoseiidae dans un agrosystème viticole conduit en agroforesterie, dans un site expérimental du sud de la France. En préalable, nous avons dû résoudre un problème taxonomique concernant la validité des deux espèces morphologiquement très proches et majoritairement rencontrées dans l'agrosystème étudié. Puis, nous avons tenté de déterminer si des différences existaient entre les différents types de milieux [vigne seule, vigne en agroforesterie, arbres seuls (cormier : Sorbus domestica et pins : Pinus pinea)] s’agissant de la diversité et de la densité de Phytoseiidae, et ce pendant trois ans. Enfin, nous nous sommes intéressés aux facteurs explicatifs de la structuration précédemment observée. Les analyses (morphologique, moléculaire) et les croisements ont montré que T. Exhilaratus et T. Phialatus sont deux espèces valides, se distinguant uniquement par la forme de la spermathèque ou appareil d’insémination. De 2003 à 2005, des Phytoseiidae étaient présents à la fois sur les vignes et sur les arbres co-plantés (cormiers et pins). Leurs effectifs dans les parcelles de vigne en agroforesterie semblent être affectés positivement par la présence d’arbres, mais ceci uniquement pour quelques dates de prélèvements, notamment en 2005, année durant laquelle les conditions climatiques ont été favorables à leur développement. La présence d’arbres intercalaires n’a cependant pas affecté la diversité des Phytoseiidae. Typhlodromus exhilaratus était en effet l’espèce dominante, à la fois sur les arbres co-plantés et sur les vignes (en agroforesterie ou non) et des échanges de populations entre les arbres co-plantés et les vignes pourraient donc exister. Les pins semblent constituer des habitats plus favorables au développement des Phytoseiidae que les cormiers sur lesquels les effectifs observés étaient très faibles. Enfin, T. Phialatus était dominant à la fois dans les parcelles d’arbres plantés seuls et dans l’environnement non cultivé des parcelles. La compétition interspécifique et surtout l’impact des traitements phytosanitaires semblent être parmi les facteurs abordés dans ce travail ceux les plus importants pour expliquer la ségrégation spatiale entre T. Exhilaratus et T. Phialatus. La plantation des arbres à l’intérieur des parcelles de vigne pourrait présenter des applications directes en terme de lutte biologique par conservation de la biodiversité et des habitats et de durabilité des agrosystèmes. Ce travail a permis de donner quelques éclaircissements concernant un agrosystème et un modèle biologique particulier. De nombreux travaux sont cependant encore nécessaires afin d’obtenir d’une part une connaissance plus approfondie des facteurs biotiques et abiotiques affectant la présence et le développement de ces prédateurs et leurs mouvements dans les divers compartiments, et d’autre part, de déterminer la possibilité de généraliser les résultats de ces études à d’autres sites et sur d’autres modèles biologiques (notamment d’autres auxiliaires de cultures).