Thèse soutenue

Le langage et l'action : dynamique des liens fonctionnels unissant verbes d'action et contrôle moteur

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Véronique Boulenger
Direction : Tatjana Nazir
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neuropsychologie
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Lyon 2

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Une perspective récente considère que la compréhension du sens des mots fasse appel, outre aux aires de Broca et Wernicke, au système sensori-moteur. A cet égard, l’étude du traitement des mots d’action apparaît comme un outil adapté à la compréhension des liens fonctionnels unissant langage et motricité. Ce travail de thèse avait pour but d’une part, de déterminer si le traitement des mots d’action implique les aires corticales participant également au contrôle moteur, et d’autre part, d’évaluer le rôle de ces régions dans les processus de récupération des mots. Dans une première étude, des effets différents d’âge d’acquisition des mots ont été observés sur la reconnaissance de noms concrets et de verbes d’action, suggérant l’existence de réseaux neuronaux partiellement distincts pour le traitement de ces mots. Lors d’une seconde étude, nous avons examiné l’influence du traitement de ces catégories de mots sur l’exécution d’un mouvement de préhension. Des analyses cinématiques fines ont révélé une interférence du traitement des verbes d’action sur la performance motrice simultanée, alors qu’une facilitation était obtenue lors de l’exécution subséquente du mouvement. Dans une troisième étude couplant des enregistrements électrophysiologiques et cinématiques, l’influence de la présentation subliminale de noms et de verbes a été mesurée sur la préparation simultanée d’un mouvement de préhension. Une interférence de la perception inconsciente des verbes d’action a été mise en évidence sur le potentiel de préparation motrice et sur l’exécution motrice subséquente. Enfin, notre dernière étude nous a permis d’évaluer le rôle du système moteur dans le traitement des verbes d’action, en comparant les effets d’amorçage répété masqué pour des noms et des verbes chez des patients parkinsoniens. Nos résultats ont révélé une absence d’effet d’amorçage uniquement pour les verbes d’action chez les patients privés de traitement dopaminergique ; la prise médicamenteuse rétablissait ensuite les performances, les patients se comportant alors comme des sujets sains. L’ensemble de ce travail de thèse fournit donc des éléments robustes en faveur d’un partage de substrats neuronaux entre les mots d’action et l’action elle-même, et suggère une contribution des aires motrices au traitement des mots d’action.