Thèse soutenue

Vouloir et pouvoir scolariser ses enfants : pratiques éducatives à Dakar (Sénégal) sous le prisme des inégalités sociales, familiales et de genre

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Auteur / Autrice : Laure Moguerou
Direction : Philippe Antoine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques. Démographie économique
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques

Résumé

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Les évolutions de la scolarisation primaire à Dakar au cours de la décennie 1990-2000 montrent que l'accès à l'école et les parcours scolaires dépendent de plus en plus de décisions parentales : dans la mesure où l'école n'est obligatoire que "dans la limite des moyens de l'Etat", il revient aux familles de placer leurs enfants à l'école et de les y maintenir. La stagnation de la scolarisation primaire à Dakar pourrait ainsi être le signe d'une désaffection des familles à l'égard de l'institution scolaire. Mais dès lors comment interpréter le mouvement parallèle de rattrapage des filles ? Les stratégies scolaires traduisent effectivement la difficulté du plus grand nombre à assumer les scolarités sur le long terme ; mais également un rapport différencié à l'école, qui évolue sensiblement avec la rentabilisation escomptée ou réelle qui peut être faite de la certification scolaire. Le rattrapage, en termes numériques, des niveaux féminins reflète aussi bien l'amélioration des cursus féminins que la désaffection partielle des garçons. Ces derniers apparaissent d'autant plus tentés de se détourner de l'école que leur conception des rôles sociaux s'inscrit dans le prolongement de la tradition, et que l'école ne tient plus ses promesses ; les filles s'y maintiennent certes mais dans l'attente fébrile du mariage. Ainsi le système scolaire s'ouvrirait aux filles par défaut, parce que celui-ci n'est plus la voie sacrée de la réussite sociale des garçons ; mais aucunement en raison d'un rejet des modèles sexués traditionnels.