Thèse soutenue

Modélisation des nuisances environnementales dues à la circulation urbaine et analyse de politiques économiques possibles

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Auteur / Autrice : Yannik Riou
Direction : André de Palma
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques et de gestion
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Cergy-Pontoise
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et Science politique (Cergy, Val d'Oise))

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le coût des nuisances générées par la circulation automobile est très lié à la conception de l’infrastructure considérée, à l’architecture de son environnement, aux caractéristiques des véhicules qui y circulent et au comportement de leurs conducteurs. L’objectif de cette recherche consiste à proposer une approche nanoscopique de la modélisation de la circulation automobile et des nuisances sonores qu’elle génère. Contrairement aux modèles classiques qui reposent sur des équations de flux de circulation ou de loi de poursuite, le modèle proposé est construit à partir des équations physiques du comportement d’un véhicule, et de la manière dont l’utilisent ses conducteurs. Les validations sont réalisées par comparaison à des mesures de performance d’un panel de véhicules de différentes dimensions et équipés de moteurs et boîtes de vitesses variés. Ce modèle peut prendre en compte les spécificités des parcs de véhicules aussi exotiques soient ils, et non pas se restreindre à celles du parc moyen d’une zone géographique ayant fait l’objet d’une campagne de mesures souvent coûteuse. Il permet donc de simuler les nuisances dans des zones pour lesquelles il ne sera pas facile de financer des mesures. Hormis pour le valider, le modèle nanoscopique n’exige aucune campagne de mesures. Ses données d’entrée ne sont que des descriptions précises des spécifications techniques des véhicules choisis pour représenter le parc. Ces données sont publiques, mais elles ne figurent que dans des publications spécialisées ou professionnelles (dossiers de presse, revues techniques, manuels de réparation…). Si ces modèles sont faciles à utiliser, il n’en demeure pas moins que leur adaptation à un parc de véhicules donnés nécessite une connaissance métier des véhicules. L’estimation du bruit émis par les véhicules est fondée sur des mesures de l’INRETS. Le calcul est réalisé en séparant les bruits mécaniques des bruits de roulement et d’aérodynamisme. La qualité du modèle a été testée en simulant le passage de la norme de bruit en vigueur dans l’Union Européenne pour une vingtaine de véhicules représentant l’ensemble du parc en circulation. Dans ce travail de recherche, le modèle est utilisé pour simuler des situations transitoires dont on calcule ensuite le coût des nuisances en utilisant la méthodologie proposée par le Commissariat au Plan Français en 2001. Il permet d’analyser l’apport de la sévérisation de la norme de bruit et d’une politique d’encouragement à la conduite calme. Ce modèle va pouvoir être utilisé dans des domaines variés qui se reposent traditionnellement sur des campagnes de mesures. Il peut ainsi valider une politique de circulation (réduction de circulation, limitation de vitesses, réglage des feux de signalisation, modification de la fiscalité pour favoriser certains carburants ou certaines familles de véhicules…). Répondant à la demande du Groupe de Travail présidé par Marcel Boiteux, il peut servir à monétariser les nuisances en évaluant leur niveau pour ensuite établir des corrélations avec les dépenses de santé, le prix de l’immobilier ou tout autre paramètre économique. Une troisième utilisation est de s’en servir pour économiser des campagnes de mesures destinées par exemple à valider des modèles mésoscopiques.