Thèse soutenue

Le totalitarisme : la philosophie à l'épreuve de l'histoire

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Auteur / Autrice : Florent Bussy
Direction : Dominique Folscheid
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie morale et politique
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Université de Marne-la-Vallée (1991-2019)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le totalitarisme est un événement majeur du XXe siècle. Il a exercé une violence sans précédent, motivée par le fantasme d’une société une (clôture de l’espace social sur lui-même, coïncidence du pouvoir et de la société, dépassement des différences et des divergences), parce que la traduction de cette prétention est la terreur qui sépare les êtres entre le groupe promis au salut et les ennemis de l’humanité promis à la mort. Mais le totalitarisme n’est pas sans origines, on doit au contraire en étudier l’ancrage dans la modernité et dans les crises que celle-ci a connues au début du siècle. Déterminer ces origines, c’est être en mesure de comprendre les fondements des systèmes totalitaires. Ainsi peut-on voir dans la Première Guerre mondiale la source de la violence sans borne du totalitarisme, parce qu’elle a inauguré la guerre totale. Le concept de totalitarisme n’a cessé de diviser les intellectuels et les politiques, parce qu’il implique le rapprochement du communisme et du nazisme, par-delà leurs différences idéologiques. D’où la nécessité d’une étude critique approfondie des objections qui lui sont opposées et des limites de sa validité. Le totalitarisme a constitué une mise en question radicale des principes de la modernité politique (liberté, constitutionnalité de l’exercice du pouvoir, rationalité), mais il a également hérité de conditions historiques propres à cette époque (atomisation des sociétés de masse, moyens modernes de communication et de gouvernement), ce qui nous conduit à interroger les ambiguïtés des valeurs modernes. Mais doit-on, à l’issue de l’expérience du totalitarisme, de cette tragédie du siècle, faire le deuil de toute aspiration au progrès (utopie, démocratie) ? N’est-il pas plutôt nécessaire, en déterminant le sens de la rupture totalitaire, de son rejet de toute communauté, de montrer que la politique ne peut pas aspirer à l’absolu (Révolution), à l’Un sans sombrer dans une barbarie insondable, dans un « mal absolu » ?