Thèse soutenue

“ Avec figures. . . ”. Roman et illustration au XVIIIe siècle : Marivaux, "La Vie de Marianne", Richardson, "Clarissa", Rousseau, "Julie ou La Nouvelle Héloïse", Rétif de la Bretonne, "Le Paysan perverti"

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Auteur / Autrice : Benoît Tane
Direction : Stéphane Lojkine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures françaises et comparées, arts du spectacle, musicologie
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Montpellier 3

Résumé

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Le roman illustré du XVIIIe siècle est une forme particulière de l'illustration et un cas exemplaire du rapport texte/image: les éditeurs-libraires européens commandaient des dessins, gravés sur cuivre au burin et à l'eau-forte puis insérés dans des ouvrages avec figures ou rassemblés en recueils d'estampes. Dépassant la bibliophilie des XVIIIe et XIXe siècles, de même que les approches rhétoriques et linguistiques qui rapportent l'image au texte (allégorie, système de l'image et mise en série des images), l'étude sémiologique du livre illustré met en évidence sa dimension visuelle en articulant le jeu des corps, des regards et de l'espace dans le texte et dans l'image, notamment dans les tableaux et les scènes. Notre approche figurale veut cerner ce qui travaille la représentation romanesque et l'imagination du lecteur-spectateur; sont explorés successivement quatre romans (Marivaux, La Vie de Marianne; Richardson, Clarissa, traduite par l'abbé Prévost sous le titre de Clarisse Harlove; Rousseau, Julie ou La Nouvelle Héloïse; Rétif de la Bretonne, Le Paysan perverti) et les séries d'illustrations publiées dans leurs éditions en français entre 1736 et 1788 (d'après Schley, Chevaux, Cochin, Gravelot, Eisen, Moreau le Jeune, Chodowiecki, Binet. . . ), complétées par d'autres images (Wale, Stothard, Johannot, Staal. . . ); le dispositif de la représentation s'appuie sur un espace double cristallisant les enjeux symboliques de ces œuvres: identité de Marianne, vertu de Clarisse, réunion de Julie et de Saint-Preux, perversion d'Edmond. Lettres et estampes du roman épistolaire participent du montage du texte et de l'image qui fait entrevoir ce que le texte refuse ou échoue à dire.