Thèse soutenue

Intérêt clinique et physiopathologique des autoanticorps dans la polyarthrite rhumatoïde

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Auteur / Autrice : Olivier Vittecoq
Direction : François Tron
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences biologiques et médicales
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Rouen

Résumé

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La polyarthrite rhumatoïde (PR), qui est le plus fréquent et le plus invalidant des rhumatismes inflammatoires chroniques, se caractérise essentiellement par une inflammation du tissu synovial des articulations à l'origine d'une destruction ostéocartilagineuse. Plusieurs arguments, dont certains sont développés ou suggérés dans ce travail, plaident pour un rôle majeur du répertoire lymphocytaire B et de ses effecteurs dans les mécanismes pathogéniques de la PR. Il s'agit entre autres de données histologiques (présence de follicules lymphoi͏̈des avec centres clairs germinatifs dans le tissu synovial), sérologiques (identification d'un nombre croissant de populations d'auto anticorps [autoAc] reconnaissant des exo antigènes et des auto antigènes ubiquitaires ou spécifiques de l'articulation) et expérimentales (transfert de la maladie par des autoAc dirigés contre la glucose-6-phosphate isomérase dans le modèle murin KRN/NOD). A partir de 2 cohortes de malades, l'une constituée d'arthrites débutantes (<6 mois), non traitées, de recrutement communautaire et l'autre composée de PR semi-récentes (ancienneté médiane de 2 ans), de recrutement majoritairement libéral et suivies pendant 3 ans, nous avons étudié l'intérêt diagnostique et pronostique des différents autoAc associés à la PR. Trois autoAc, qui sont complémentaires, ont une valeur diagnostique pour la PR. Il s'agit des facteurs rhumatoi͏̈des (FR), notamment de l'association des isotypes IgM et IgA, des Ac anti-filaggrine et des Ac anti-Sa. Toutefois, leur sensibilité cumulative est insiffisante pour diagnostiquer l'ensemble des PR récentes dont plus de 40% restent sans autoAc spécifique. A moindre degré, les Ac dirigés contre le fragment C-terminal de la calpastatine pourraient contribuer au diagnostic de PR dans certains cas. Seuls les FR de classe IgM sont capables de prédire, à l'échelon d'un groupe, le pronostic de la PR défini par l'importance de la destruction ostéocartilagineuse. Les autoAc actuellement disponibles étant insuffisants, nous avons tenté d'identifier de nouveaux marqueurs par une double approche. Le criblage d'une banque d'expression de cDNA a permis d'identifier le domaine I de la calpastatine comme un nouvel auto antigène. L'utilisation de l'électrophorèse bidimensionnelle a permis l'identification d'une des protéines cibles de l'autoAc anti-Sa. Il pourrait s'agir de l'alpha-énolase qui, comme la fillagrine, aurait subi des modifications post-traductionnelles. Ce dernier outil, qui permet une analyse fine de l'antigène, nous paraît également pertinent pour comprendre l'origine du processus auto-immun, ce d'autant que nos tentatives de production d'anticorps monoclonaux se sont avérées vaines en dehors de la production d'un FR de classe IgM ayant la particularité d'avoir une activité anti-MPO.