Thèse soutenue

Le bouddhisme des français : contribution à une sociologie de la conversion : le cas du bouddhisme tibétain et de la Soka Gakkai͏̈ en France

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Auteur / Autrice : Thierry Mathé
Direction : Michel Maffesoli
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Paris 5

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'objet de cette thèse est d'analyser les termes de l'adhésion au bouddisme, aux niveaux formel (communauté, institution), rituel et idéel (imaginaire religieux), enfin au niveau idéologique (justification, discours public). Cette analyse se base sur le recueil de récits de vie, effectués auprès de pratiquants français du bouddhisme tibétain et de la Soka Gakkai͏̈ (approche compréhensive). L'adhésion au bouddhisme semble impliquer un changement dans l'interprétation de la réalité : le sentiment d'une reprise en main de son existence, attesté par le récit, passe par la reconstruction verbale d'une trajectoire cahotique, et l'assimilation d'un vocabulaire spécifique au sein du groupe de pratique. On observe un "réenchantement du monde" par la culture de l'intériorité, une discipline d'auto-perfectionnement, la ritualisation du quotidien, et l'adoption d'un système symbolique (pratique psycho-corporelle, corpus rhétorique, signification religieuse donnée à la souffrance, à l'insatisfaction, au destin). Cette adhésion suppose pourtant le rejet des idéologies totalisantes (extériorité), et l'affirmation d'une autonomie par rapport à la structure et à la doctrine (même au sein d'un groupe avec forte prise en charge des problèmes personnels) même si les institutions religieuses demeurent incontournables pour légitimer une expérience. La pratique bouddhiste ne signifie pas un rejet des valeurs de la modernité, mais la volonté d'un redéploiement éthique de ces valeurs, à travers une économie du salut qui a valeur d'idéologie.