Thèse soutenue

L'angoisse comme composante de la question morale : contribution à une compréhension renouvelée de la constitution pastorale Gaudium et spes du Concile Vatican II

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Auteur / Autrice : Philippe Bordeyne
Direction : Michel MeslinJoseph Doré
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Théologie
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Paris 4
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Institut catholique de Paris - Faculté de théologie et de sciences religieuses. Cycle des études du doctorat

Résumé

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Cette étude cherche à éclairer la place qu'il convient d'accorder à l'angoisse dans l'interprétation historique, théologique et morale de la constitution pastorale "gaudium et spes" du concile Vatican II. Elle présente d'abord l'apparition progressive du thème de l'angoisse durant les quatre années de rédaction, en comparant les états successifs du texte et en recourant à des documents d'archives. Un choix méthodologique est ensuite clairement posé, en fonction duquel le vocabulaire de l'angoisse est analysé d'un point de vue littéraire et linguistique dans le corpus final, ce qui conduit à examiner sa fonction dans la structure du texte promulgué et dans son argumentation morale, puis à conclure que l'angoisse est un concept organisateur de la constitution pastorale, nécessaire à sa juste compréhension. Un éclairage complémentaire est apporté sur la pensée de trois collaborateurs français de la rédaction qui, soucieux d'habiter l'histoire philosophique et religieuse du 20e siècle, ont veillé à l'insertion de l'angoisse dans le texte. Le travail qui s'est opéré sur le concept étant ainsi précisé, l'étude peut accéder à une compréhension renouvelée de la constitution pastorale, mais elle cherche corrélativement à gagner une meilleure intelligence de la portée éthique et théologique du concept mis en évidence. Il s'avère que celui-ci désigne une méthode théologique, qui part de l'expérience vécue et la ressaisit dans la dogmatique pascale, ainsi qu'une manière neuve d'aborder les questions de morale sociale au plan fondamental. Le texte propose en effet à ses lecteurs de se réapproprier la confiance qui, lorsqu'elle nait dans l'angoisse, les met en demeure de répondre à l'amour d'autrui et d'assumer leurs responsabilités sociales. L'étude prolonge enfin le discernement engagé sur la notion de personne qui, dans la constitution pastorale, bénéficie peu de l'apport heuristique et théologique qu'aurait pu lui offrir le concept d'angoisse.