Thèse soutenue

Les procédés de formation des mots en arabe commun : étude sur des procédés de suffixation en arabe classique moderne

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Auteur / Autrice : Bachir Dahmani
Direction : Najib Mansour Zakka
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Théories et analyses linguistiques
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Lille 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le but de ce travail est de montrer que l’adjonction du suffixe –ān peut produire une sorte de modification thématique au sein du mot. Peut-on dire que le morphème –ān dans les mots suivants est le même ? Ġhizlān (gazelles) [pluriel et nom propre], Sakrān (ivre) [adjectif], Yal‘abān (ils jouent) [forme verbale au duel], Waldān (deux enfants) [forme nominale au duel]. La ressemblance de la finale –ān n’est pas suffisante pour dire qu’il s’agit du même suffixe. Il y a en effet des suffixes homonymes associés à des sens et rapports catégoriels différents. Ce type de formation consiste à construire une forme morphologique sur une autre forme afin d’obtenir une nouvelle unité lexicale. Le suffixe –ān, par exemple, est envisagé comme un élément distinct. Ce suffixe agit sur une base réelle plutôt que sur une racine consonantique. Le suffixe –ān ainsi que d’autres suffixes en arabe ont un double aspect : ils peuvent être éléments de schèmes et en même temps comme des véritables suffixes qui peuvent changer la classe grammaticale du dérivé. Les deux exemples Ġhizlān et Sakrān ont la même forme, mais cela ne veut pas qu’il s’agit du même suffixe. Cette étude nous a permis d’analyser l’élément –ān comme un véritable suffixe dans le mot Sakrān, le sens de Sakrān se calcule à partir de Sukr (ivresse) et du suffixe –ān. Dans les exemples du pluriel interne, on ne peut pas parler d’un suffixe dérivationnel, il n’y a aucun rapport formel entre le thème du singulier et le thème du pluriel. Le pluriel interne s’obtient en apportant une modification à l’intérieur du mot comme Ġhazāl « une gazelle » [singulier] Ġhizlān « gazelles » [pluriel]. Donc la morphologie arabe ne fonctionne pas uniquement par le croisement de la racine et du schème, il y a bien une dérivation externe qui met en œuvre d’autres procédés pour la formation des mots en arabe.