Thèse soutenue

Les confessions de jean-jacques rousseau en france (1770-1794) - les amenagement et les censures, les usages, les appropriations de l'ouvrage -

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Auteur / Autrice : Shojiro Kuwase
Direction : Georges Benrekassa
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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On croit savoir ce qu'a ete << l'influence >> de rousseau dans les trois dernieres decennies du xviiie siecle les historiens de la revolution et de la litterature l'expliquent par l'appropriation des principes politiques rousseauistes et un enthousiasme collectif pour l'ecrivain dont l'image est recevable par tous : << l'homme sensible >>. Cette perspective, qui privilegie la mise en pantheon de rousseau et l'avenement de la sensibilite romantique, oublie un autre phenomene social sans precedent : la reaction passionnee aux confessions. La presente etude tente de reconstituer cette vaste controverse a partir d'une multitude de corpus - la correspondance privee, les memoires, et surtout les discours critiques institutionnels (les periodiques, les ecrits polemiques, les genres academiques commeles eloges). L'histoire de la reception que nous avons decrite differe du processus lineaire d'interpretation dont l'aboutissement est l'assimilation d'une oeuvre novatrice. Il s'agit d'un processus plus complexe qui essaie de legitimer une figure de l'individu rousseau, de lui attribuer une << valeur >> culturellement acceptable, et tente d'eriger une image de l'ecrivain qui correspond le mieux a l'actualite litteraire et aux evenements revolutionnaires. A court terme, cette reception des confessions prend la forme d'une lutte violente entre deux groupes heterogenes - partisans et adversaires de rousseau - qui se decomposent et se reorganisent a chaque etape. Mais a long terme, la polemique confond les positions des clans adverses. Les amis, comme les ennemis, se mobilisent et agissent ensemble par reaction contre cette oeuvre, temoignant ainsi d'un profond malaise provoque par une conception radicale des rapports entre personne, ecrivain, oeuvre et societe.