Thèse soutenue

Malte et le commerce français au XVIIIe siècle

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Auteur / Autrice : Xavier Labat Saint Vincent
Direction : Jean-Pierre Poussou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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L'ile de Malte, gouvernée par l'Ordre des hospitaliers de St Jean de Jérusalem, de 1530 à 1798, fut, au cours du XVIIIe siècle, une escale essentielle au commerce français du levant. La publication, en 1723, d'une pragmatique sanction douanière très incitative, amena de nombreux bâtiments français à modifier leurs routes et à utiliser l'ile comme une place d'échanges au centre de la Méditerranée. Leur fréquentation de cet « avant-port » de Marseille connut deux phases distinctes, dont le tournant fut la paix de Paris de 1763. Au cours de la première période, cette fréquentation refléta de l'activité de Marseille : chaque embellie, chaque crise que connut ce port, se répercuta immédiatement à Malte. Son attrait essentiel résidait alors dans son lazaret, très réputé, moins cher et surtout plus sûr. Pour les navires en quarantaine, que celui, souvent encombré, de Marseille. Inversement, au cours de la seconde période, l'ile évolua de façon plus autonome. La ruine du négoce français pendant la Guerre de Sept ans avait aiguisé l'appétit de nombreux concurrents qui avaient pénétré, entre autres marchés, celui de Malte. L'activité française dans le levant déclina alors du fait de cette concurrence, principalement grecque, mais aussi des troubles qui secouèrent l'Empire ottoman à partir du règne de Mustapha III (1757-1774) et qui entrainèrent une insécurité dans les échelles l'activité commerciale française glissa alors vers le bassin occidental de la Méditerranée, vers les régences barbaresques : Malte conserva son importance dans ces nouveaux liens commerciaux, et son lazaret fut toujours fréquemment utilisé, quoique de manière différente majoritairement pour les marchandises, et non plus pour les bâtiments et les hommes. L'expulsion de l'Ordre par Bonaparte, en 1798, marqua la fin d'une communauté d'intérêts entre les français et la bourgeoisie négociante maltaise, et une émancipation, longtemps attendue, de cette dernière vis-à-vis de la pesante tutelle de l'ordre.