Thèse soutenue

Usages de drogues et dépendance : une analyse économique

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Auteur / Autrice : Fabrice Étilé
Direction : Louis Lévy-Garboua
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les sciences économiques sont-elles capable d'expliquer la diversité des usages de drogues, qui varient dans le temps, selon l'individu et le produit ? La théorie de l'addiction rationnelle (Becker et Murphy, 1988) se fonde sur une hypothèse de formation d'habitude qui ne permet pas de saisir la spécificité des psychotropes par rapport à des biens plus ordinaires tels que le jeux. Or, l'usage de drogues est particulièrement néfaste lorsqu'il réduit les capacités de projection dans l'avenir ou lorsqu'il détruit, directement ou non, le goût pour certaines activités. L'hypothèse de variabilité de la préférence temporelle permet non seulement de rendre compte du premier fait stylisé, mais encore d'établir des équivalences conceptuelles avec la sociologie des toxicomanies. Par ailleurs, nous développons un modèle de la drogue comme bien totalitaire, dans lequel l'usager apprend a n'aimer que le toxique au détriment de toute autre activité. Ce modèle prédit la plupart des phénomènes caractéristiques des toxicomanies lourdes, en particulier l'existence de couts d'ajustement, de la marginalisation socio-économique et des cycles de consommation. Nous concluons sur une définition économique de la dépendance. Nous proposons ensuite une analyse de la consommation de tabac, d'alcool et de cannabis des adolescents français, en appliquant les techniques de modèles de durée et de "double-hurdie" à l'enquête Inserm (1993). Puis nous étudions les effets des informations de sante sur la consommation de cigarettes. Pour ceci, nous construisons un modèle qui traite la cigarette comme un bien addictif et totalitaire, puisqu'elle crée une dépendance et constitue un risque, à déterminer à partir d'informations diverses, pour le capital sante. Nous testons ce modèle sur le british household panel survey (1991-1997). Dans nos deux études empiriques, nous ne trouvons aucune preuve de l'efficacité des campagnes de prévention : les usagers ne tiennent compte que des informations qui les concernent directement.