Thèse soutenue

Recherches sur la légitimité et les fondements de la critique d'art dans la presse française

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Auteur / Autrice : Matthieu Béra
Direction : André-Marcel d' Ans
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Art et archéologie
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 7
Jury : Examinateurs / Examinatrices : André-Marcel d' Ans, Nathalie Heinich, Bruno Péquignot, Dominique Poulot

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ce travail de sociologie de l'art tente de répondre a la question de la légitimité de la critique d'art dans la presse, en essayant de comprendre ce qui autorise certains critiques à user d'un ton plus ou moins libre, mesuré par l'expression de jugements négatifs. La population mère concerne les critiques qui officient dans la presse écrite. La première partie emprunte tour à tour deux voies : l'histoire et le droit, le retour aux origines de la critique d'art dans la presse (le milieu du XVIIIème siècle) permet de comprendre ce qui a fondé cette pratique alors très contestée et de la replacer dans le contexte général qui l'a rendue inévitable : l'émergence d’une marche, la stratégie de l'académie et l'aspiration au débat public face aux expositions. Le droit de critique, également ancien (début du XIXème siècle), a permis de fixer les règles qui rendent légales et légitimes une critique d'art de presse, confrontée aux questions de diffamation, de droit de réponse et de responsabilité civile. La seconde partie aborde la critique négative dans la presse contemporaine française, en dressant un tableau des critiques et des supports en fonction de la fréquence des jugements négatifs émis sur l'art. On envisage ensuite l'ensemble des contraintes qui peuvent peser sur cette critique : la composition sociologique du lectorat, la part du financement due aux annonceurs et le statut du critique dans les entreprises de presse (pigiste, titulaire). La troisième partie se réserve deux modes d'investigations. Elle étudie d'abord les destinations des critiques (à qui s'adressent-elles?) et leurs registres de justifications : le public, la science l'amour de l'art (registres non esthétiques), l'originalité, la technique et la nécessité intérieure (registres esthétiques). Ensuite, on étudie les fondements sociaux de la critique d'art : organisation professionnelle, activités parallèles des critiques, formation, règles déontologiques et règles pratiques.