Thèse soutenue

L'itinéraire intellectuel et moral dans le journal de Catherine Pozzi

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Auteur / Autrice : Françoise Simonet-Tenant
Direction : Géraldi Leroy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1995
Etablissement(s) : Orléans

Mots clés

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Résumé

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Fille du docteur Samuel Pozzi, fondateur de la gynécologie française, Catherine Pozzi, née en 1882, fut élevée dans le giron de la haute bourgeoisie et aristocratie parisiennes. Elle a tenu pendant son enfance et son adolescence - de1893 à 1906 - un journal qu'elle a interrompu sept années et a repris en 1913. Il devait être son plus fidèle compagnon jusqu'à sa mort en 1934. Mémoires mondains et évocation de contemporains capitaux tels que Julien Benda, Ernst Robert Curtius, Daniel Halevy, Marie de Régnier, Charles du Bos, Jean Paulhan, Jacques et Raissa Maritain, Louis Massignon parmi d'autres, il est également un chant d'amour et de haine adressé à Paul Valéry, le frère d'esprit que notre diariste rencontra en 1920 et avec lequel elle noua, huit années durant, une liaison passionnée et déchirante. Les cahiers pozziens sont d'une grande richesse protéïforme : tour à tour journal de maladie de celle qui, très tôt, fut frappée par la tuberculose, réceptacle des sensations, des sentiments et des pensées, guide moral et théâtre de la difficile construction d'une identité qui se cherche à travers la composition de multiples autoportraits, ils constituent aussi un journal de travail et le laboratoire de l'oeuvre poétique et philosophique, un champ ouvert aux visions suprasensibles et un dialogue avec le témoin absolu. La grande variété de ce texte n'exclut point une étonnante cohérence, et les cahiers de Catherine Pozzi, où toujours se fécondent le concret et l'abstrait, dessinent nettement l'itinéraire d'une "psychoscope" de génie. De l'âme, notre diariste a fait son sujet privilégié d'observation et de méditation poètique, philosophique et scientifique. Dépassant l'analyse égotiste, elle s'efforce de reconstruire le monde en choisissant pour clef de sa compréhension l'âme dont elle donne une image ambivalente et fascinante.